Etude cas d’Axel

Je connais Axel depuis 10 ans. Il me sollicite sur la problématique du changement et de la re-focalisation. Faut-il se rapprocher d’une personne qui ne peut nous vouloir du bien, faut-il s’en éloigner ? Et quand on est tiré vers ses réflexes d’avant ou qu’on ne peut s’en éloigner, comment est-ce qu’on en instaure de nouveaux ?

« Je traverse une phase difficile. Mon ex m’a quitté il y a environ 3 mois, nous étions ensemble depuis 5 mois, je n’ai plus de contact avec elle depuis environ 1 mois. J’habite en Asie. Elle est indienne. Elle fait partie de la diaspora indienne en Thaïlande et vient d’une communauté où l’exogamie est très mal vue et très mal acceptée (exogamie = Coutume suivant laquelle les mariages se font entre les membres de tribus de clans différents ndlr). Dans les faits, ses parents ont découvert notre relation. Ils ont insisté fortement pour qu’elle cesse notre relation. Ils lui ont dit que ce n’était pas possible. Entre ses parents et moi, elle a choisi ses parents, la pression familiale et la conformité à la dynamique de groupe.

J’avais très envie d’appeler mon ex pour me faire consoler, dorloter. La faiblesse est humaine. Je connais tes enseignements et je sais que c’est probablement une mauvaise idée. Voilà pourquoi je t’appelle. J’aimerais que tu m’expliques avec tes concepts de sociologue pourquoi c’est une mauvaise idée. Dans l’espoir que ça me dissuade et que ça m’aide à passer à autre chose. »

Etude de cas d’Axel

… Où il est question de développement personnel

Avant de répondre à Axel: je réclame votre parfaite attention. Vous savez que je fais preuve d’une certaine circonspection à l’égard du développement personnel, je vous explique pourquoi. Une de mes amies s’est faite gouroutisée par un type qui vendait des séminaires. Ça couvrait tous les champs : la guérison physique des maladies, la performance professionnelle, la souplesse physique, l’efficacité amoureuse… Ce pseudo professeur se basait sur des règles de vie, des postulats jamais démontrés et d’ailleurs jamais démontrables, tous tirés d’un néo-bouddhisme c’est à dire une transposition occidentalisée des principes bouddhistes. Ça consistait à « lâcher prise » ou à « cesser de désirer »… Le tout baigné dans l’écoute de sons stéréophoniques visant à stimuler les cellules!

« Tout homme vraiment libre doit avoir un pied dans le camp adverse »

Louis Pauwels (1920-1997)

Je fais de la mécanique avec des sentiments

Bref, les séminaires de développement personnel auxquels j’ai eu l’occasion de participer m’ont souvent effrayés. Voilà pourquoi je me garde d’étiqueter mes contenus de la sorte. Pour ma part, je ne fais pas des incantations d’une vague philosophie orientale. Je fais de la mécanique avec des sentiments. Mes démonstrations sont pragmatiques, même mes détracteurs ne peuvent me faire ce reproche.

Je ne fais pas de « psyrose »

On peut me dire que je manque de rondeur, de bienveillance ou d’empathie par rapport à mon interlocuteur, OK je l’accepte. Par contre, on ne peut me reprocher de manquer de rigueur dans mes démonstrations et dans mes enchaînements. Je ne fais pas de « psyrose » (psychologie à l’eau de rose, ndlr.). Je fais du développement personnel avec des préceptes quasi physiologiques. Pour y arriver, il faut avoir une petite connaissance du fonctionnement du cerveau, du cortex, du néocortex, du striatum le centre de la motivation dans le cortex. J’affirme que mes raisonnements sont sérieux. Ils sont bien sûr débattables et vous avez à votre disposition l’espace commentaires pour en débattre.

Là? On n’est pas dans la sociologie

Les concepts que je mobilise pour répondre à Axel se trouvent tous dans ma trousse à outils. Dans ce cas c’est plus de la psycho-sociologie que de la sociologie, c’est à dire faire de la mécanique avec des sentiments. Ou faire de la logique avec les émotions.

Dans le cas d’Axel, la séparation provoquée par son ex ne s’est pas produite à la suite d’une perte d’intérêt. Il y a un facteur externe. Je précise qu’Axel est Blanc. Il ne s’agit pas de discrimination d’une quelconque communauté suprême des Blancs de Brest à Vladivostok à l’égard du reste du monde. C’est exactement le contraire. La discrimination systémique la plus fréquente sur la planète est en fait celle des autres envers les Blancs. Axel a été exclu de la feuille de route de cette famille parce qu’il est un petit français, un petit « toubab« . Pour la famille de son ex, il n’est tout simplement pas bon à marier. Il est impur. C’est bien la discrimination raciale qui est à l’origine de la rupture.

Quand la discrimination est parfaitement ancrée dans les mœurs

Bien sûr si par excès d’humeur ou par humour bon-enfant je lâchais un mot un peu trop dur sur cette communauté, je serais immédiatement sanctionné, immédiatement stigmatisé et ma vidéo comme cet article seraient signalés puis retirés. Je serais l’objet d’un strike. Par contre vu du côté de cette famille, la discrimination est parfaitement dans les mœurs et ne pose aucun problème.

« Si tu es blanc, tu te la mets sur l’oreille, tu n’épouseras pas notre fille »

Pour résumer, l’ex d’Axel a mis fin à une relation exogame à son propre intérêt pour des raisons de discrimination raciale et d’endogamie.
Le cas d’Axel ne fait pas les titres des journaux. Il n’apparaîtra pas dans la colonne de gauche du Huffpost et il n’aura pas d’édito d’Anne Sinclair pour dénoncer cette discrimination là. Aujourd’hui, Axel est morose. Il est en bad. Il reste attiré par cette personne. Quelle est la problématique que cet étude de cas met en exergue?

Le cas d’Axel n’est pas unique au monde: il est en manque

Mes chatons, la situation dans laquelle Axel se trouve nous est arrivée à tous. Pour sortir par le haut de ce genre de situation, chacun doit faire l’effort de s’excentrer pour prendre du recul. C’est à dire essayer de s’élever au dessus de son propre cas particulier et se demander à quoi ressemble notre situation sociologique. Ce qu’Axel ressent, c’est le manque. Il est en période de sevrage. Il a été brutalement sevré d’une substance sans avoir pu créer au préalable des ressentiments. Cette substance, c’est son ex-compagne. Et quand quelqu’un est sevré de quelque chose, il est naturellement tenté de le rechercher…

Comment éteindre un feu avec les outils ayant permis de l’allumer?

Premièrement, l’ex d’Axel est tellement constituante du problème que je ne vois pas à quel titre elle pourrait être constituante de la solution. Il n’est pas en train d’aller chercher une personne tierce susceptible de lui offrir une oreille bienveillante et une épaule accueillante. Ni de mettre en commun avec lui ses capacités d’analyse pour arriver à une reconstruction, à un dépassement de soi, à une transcendance. Au contraire il veut se rapprocher de la personne à l’origine de la situation actuelle. Mais comment éteindre un feu avec les outils ayant permis de l’allumer ? On n’est pas ici dans la logique du poison et du contre-poison. Il a juste envie de retourner auprès de la personne… dont la famille a généré le problème! Retourner dans la tribu qui l’a exclu sur des raisons de discrimination ethnique et raciale pour aller mieux? Ça me paraît assez foireux comme raisonnement…

« Si j’étais en manque, me donnerais-tu ce que j’attends de toi? »

Sinclair, « Si j’étais en manque« 

Deuxièmement, si je mets cet argument discriminatoire de côté, Axel est simplement en manque. Sa volonté n’est pas orientée par ce que j’appelle « le regard« . Pour sortir d’un état de manque, il faut savoir déporter le regard et reformuler sa pensée dans le bon sens. Le problème du raisonnement en état de manque, c’est qu’on peut déployer toute la bonne volonté à l’infini, mais tant qu’on n’a pas reformulé le problème ou tant qu’on n’a pas déporté son regard, on se sentira toujours en souffrance. On se sentira toujours tendu dans un suprême effort : oublier l’objet du manque.

jedoiscesserdepenseràcettepersonne, jedoiscesserdepenseràcettepersonne, jedoiscesserdepenseràcettepersonne… BUG!

Et ça marche aussi pour « boire de l’alcool systématiquement », ou « cesser de fumer », ou « cesser cette mauvaise habitude ». La répétition mène à renforcer l’existence de cette dépendance dans l’esprit. Essayez ce petit test interactif les chatons: prêts? Ne pensez pas à un éléphant… A quoi pensez-vous ? Voilà. Le cerveau ne fait que renforcer l’idée de l’éléphant dans votre esprit. Et sape par la même occasion votre capacité à aller voir ailleurs. Dans la réalité, il ne faut pas céder à la tentation de rappeler son ex-vide-couilles quand on est trop bousculé par la vie. Même si on l’a tous fait. La bonne question c’est…

Qu’est-ce que je gagne en perdant une mauvaise habitude ?

Qu’est-ce qui vous attend maintenant? Quel est l’univers des possibles beaucoup plus attrayant qui s’ouvre devant vous? Qui s’offre à vous maintenant que vous êtes débarrassés de cette mauvaise habitude?

« De même qu’il est parfois nécessaire de se taire pour entendre ce que les autres ont à dire, la pensée elle même doit faire silence pour pouvoir penser à autre chose qu’à elle même »

Alan Watts (1915-1973), philosophe et conférencier

Sans une description claire et honnête de l’univers des possibles après avoir arrêté une mauvaise habitude, tu ne feras que te répéter, en comptant les jours et les mois, combien de temps tu as survécu sans cette personne. Du coup, tu ne peux pas arrêter de désirer en pensant en permanence « il faut que j’arrête de désirer ». Tu ne peux pas méditer en pensant « il faut que je médite maintenant ». Tu ne peux pas bander en pensant « il faut que je bande maintenant ». Essaye pour voir, tu es à peu près sûr que ça ne va pas arriver…

Déporte ton regard et formule

Tu es toi même dans la situation d’Axel? Déporte ton regard sur tout ce que cette dépendance prend comme espace dans ta vie. Regarde dès maintenant ce que tu peux espérer comme autre partenaire, comme autre femme potentiellement, avec un clan et une tribu qui t’accueillera à bras ouverts, qui te chérira et montrera de la curiosité plutôt que du rejet et de la discrimination. Il y en a! Je pense sincèrement que celle qui t’a quitté n’est pas la seule personne au monde à vouloir unir sa vie à la tienne.

… Et reformule!

Déporte ton regard et ensuite, FORMULE. Tant que tu n’auras pas reformulé les motifs précis et exacts qui t’ont fait couper une branche et ceux qui t’amènent à en choisir une autre, tu ne seras pas en capacité de faire la transition. C’est important de formuler les choses. Surtout au stade où tu en es. Quel univers des possibles tu ouvres avec cette nouvelle clé? Car tu possèdes désormais dans ta main la clé de la liberté. Tu as l’occasion de te l’offrir en délaissant l’ancienne, trop lourde à porter, et qui prend toute la place. Délaisse une mauvaise habitude, tu libéreras la place qu’elle prenait. Pense au nombre d’heure qu’elle prend dans ta journée. Pense à l’argent qu’elle représente pourquoi pas.

Se libérer d’une habitude c’est libérer de l’argent, du temps, de la pensée.

Se libérer d’une habitude, ou dans le cas d’Axel se libérer d’une dépendance (on est forcément dépendant d’une personne avec laquelle on a partagé sa vie), c’est libérer de l’argent, du temps et de la pensée. C’est libérer la possibilité de penser à quelqu’un d’autre. Pour les dépendants alimentaires, c’est apprécier d’autres saveurs et retrouver le goût des bons aliments. Pour les toxicos, c’est retrouver les plaisirs de la vie et une santé financière. C’est en général retrouver un panel de plaisirs qui avait complètement disparu parce que le Pastis et les clopes sont des neuro-perturbateurs tellement puissants qu’ils écrasent toutes les autres sensations.

Le sentiment commun du manque

Aujourd’hui, cette personne emplit tout ton espace mental. Pour un tabaco-dépendant, le tabac emplit tout son palais et son espace de saveurs, l’alcool emplit toutes les soirées avec des amis, etc. Une habitude emplit ta vie sociale ou intime? En y mettant fin, tu libères un énorme espace pour redevenir sensible et apprécier d’autres centres d’intérêts beaucoup plus enrichissants. Libère de l’espace pour être en capacité de t’émerveiller d’autre chose. CQFD.

« Pour oublier quelque chose et passer à la suite, il faut utiliser le regard et l’esprit. Regarder l’univers des possibles libéré par le départ de cette habitude ou de cette personne. Et le graver dans sa tête en le formulant »

Stéphane Édouard

Le motif d’une addiction n’est jamais externe. Des arguments comme la publicité, la société, les propositions des autres ne sont jamais recevables. La publicité n’a jamais fait vendre un produit que les clients ne désirent pas acheter. Ce que raconte les amis non plus. JA-MAIS.

Claque de réalisme © en conclusion

C’est à toi de formuler clairement :

  • Qu’est ce que je suis allé foutre là dedans?
  • Qu’est-ce que ça m’a apporté pour que j’y reste?
  • Et pourquoi aujourd’hui je ne tolère pas cette situation?
  • Quel était l’impact que cette femme a eu sur moi, à la fois vivifiant et mortifiant?
  • Pourquoi elle?

Je résume pour les bourrins: VER-BA-LI-SEZ

  • Je suis allé dans cette relation parce que: compléter…
  • Quand j’ai vu la tournure que prenait les événements je suis resté parce que: compléter…
  • J’ai décidé de mettre fin à cette relation parce que: compléter…
  • Je vais maintenant m’intéresser à: compléter…
  • Je vais pouvoir me permettre de: compléter…

Tant que ce n’est pas clair dans ta tête, tant que tu ne sais pas répondre à ces questions simplement, tu n’es pas solide. Ta structure restera friable. Cette démarche intellectuelle dépend de ton unique responsabilité.

Stéphane

On ne lâche rien! Si tu veux en savoir plus réserve mon séminaire de développement personnel sur mat-consulting.


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2 commentaires

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  • Que faire si en répondant à l’interrogatoire de fin d’article on trouve des réponses en faveur de la femme que l’on tente d’oublier?

  • Merci pour cet article par écrit qui complete bien le phone coaching.