Fin janvier 2013, le kényan Abel Mutai, médaillé d’or au JO, se trompe de ligne d’arrivée à un cross relativement important en Espagne. L’espagnol Iván Fernández Anaya, au lieu de le dépasser, lui dit de poursuivre encore une centaine de mètres et le kényan gagne.
Geste rare à notre époque, qui préfère le racailleux footreboleur et fait de celui-ci le summum de la gloire sportive, alors qu’il n’est bien souvent qu’un déchet mental assis sur des millions d’euros.
Ce que l’on voit dans l’image ci-dessous vaut bien tous les buts de Savatronovich ou je ne sais plus quel joueur du QSG (Qatar Saint-Germain).
Un grand geste généreux ne reste-t-il pas, en dépit de tout ce qu’on peut nous raconter sur le cynisme presque obligatoire de notre époque post-moderne, l’acte séduisant par excellence ?
Rappelez-vous cette célèbre scène du Cid de Corneille, où Rodrigue ne peut sauver l’amour – pense-t-il – mais sauvera du moins l’honneur, le sien et celui de sa lignée en allant combattre en duel le père de sa bien-aimée. Comment ? Vous n’avez jamais lu le Cid ? Ou ce sont là de vieux souvenirs usés du collège ? Mais qu’attendez-vous donc pour relire la pièce de théâtre peut-être la plus bourrée de testostérone qui soit et d’où est sorti quelques expressions usuelles fort utiles, dont celle-ci :
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ?
Générosité, courage, magnanimité semblent donc passés de mode… Et si ce n’était vrai qu’en apparence et certainement pas pour les yeux de votre Chimène ?
Le Cid de Corneille, texte intégral: http://people.ucalgary.ca/~dmaher/lecid.htm
Maurice
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Je ne cherche pas à défendre le football, après tout spikeseduction n’a pas pour vocation à devenir un concurrent d’eurosport. Je dis juste qu’il est dommage de voir que toutes ces idées du trop payés, trop d’égos, d’excès d’individualisme etc se soient autant propagées dans les mentalités. Alors qu’une simple analyse lucide permet de battre en brèche beaucoup d’idées reçues.
Le discernement est je crois une idée très importante aux yeux de Stéphane. Ca marche dans la séduction, lifestyle etc mais aussi dans d’autres thématiques telle que celle-ci.
@Maurice, très belle analyse et très belle réponse. J’espère juste qu’on pourra te faire changer d’avis sur le football! :)
Je suis on ne peut plus d’accord sur la critique du footreball.
On peut trouver Stéphane énervant et arrogant mais il faut lui reconnaitre une chose, il a un bon sens de l’humour, j’ai été PTDR tout le long de l’article, un comme dans son livre et comme on aimerait en trouver plus souvent ;- D
Rhapso: ce sera 75% au dessus de 1Mns d’euros de revenus, et pas un centime de moins
@Humphrey : ben évidemment
@stéphane bonsoir stéphane, l’idée que je te fasse parvenir des articles est une idée saugrenue, ou est ce possible ?
bonsoir à tous
@rhapso: sache que moi également je suis très branché foot et ce depuis tout gamin
néanmoins au fil des ans on ne peut que constater qu’au delà des clichés nos amis footeux savent correctement les entretenir…et là dans ce genre de situations ils n’ont pas besoin de grand monde pour nous sortir les pires anecdotes sportivo/dramatique
moi qui fréquente encore le foot amateur, la force, l’honneur ou encore le respect sont bien loin… ce qui à mon sens est à l’origine du sport.
depuis quelques années je me suis mis à la course à pied, j’ai couru des petites et grandes distances en compétiton et j’y ai vu quoi ? des premiers qui félicitent les derniers (force et honneur), des types de 65/70 ans frais comme des gardons qui te courent des semis marathons avec leur capacité physique (force et honneur) donc je trouve cette vidéo adapté dans le sens que le fair play, le savoir vivre, la dignité, la force et l’honneur sont des qualités essentielles d’un homme et des avantages pour un homme qui cherche à être séduisant
Ah oui, merci Rhapso d’avoir permis à Maurice de compléter si joliment si be article.
PS : j’aime le foot, malgré tout ! C’est grave docteur ?
@ Rhapso. En réalité, je me fiche du foot, pour moi c’est quelque chose qui existe à peine mais qui m’inspire à chaque fois que je suis amené incidemment à le côtoyer, ce qui n’est pas très difficile avouons-le, un dégoût profond, ça me fait à peu près le même effet que le fromage – c’est un goût bien entendu personnel et je conçois parfaitement qu’on aime.
Ce petit coup de patte, exagéré à dessein comme une caricature, et jouant certes des stéréotypes, c’était surtout contre certaines représentations du football où les trucs de voyou ne sont même plus blâmés voire la violence y est célébrée : je pensais notamment à cette statue glorifiant l’acte de Zidane contre Materazzi : http://www.lexpress.fr/actualites/1/sport/des-presidents-de-districts-s-elevent-contre-la-statue-du-coup-de-tete-de-zidane_1177455.html Effet de contraste donc volontairement mis en avant. Cet article ne se voulait pas du tout exhaustif en quoi que ce soit, mais cherchait à ouvrir d’autres pistes – peut-être stériles, qui sait !
Ceci étant, j’ai comme dans l’idée qu’en se comportant en racaille dans la vraie vie – y compris dans la vie professionnelle -, il me semble difficile d’avoir une vie amoureuse épanouie, car je crois que les cloisons dans lesquels nous compartimentons nos existences comme autant de représentations théâtrales (moi au boulot, moi avec mes amis, moi en famille, moi seul, moi en couple) ne sont pas si étanches que l’on croit.
A contrario, il me semble que quelqu’un qui suscite l’admiration d’un cercle plus ou moins étendu pour sa générosité, son courage ou quelque autre qualité morale (si possible en en ayant plusieurs même) dont il a su faire la preuve, part avec une longueur d’avance en ce qui concerne l’épanouissement de sa vie amoureuse – mais peut-être pas dans une société où le cynisme règne en maître, là j’avoue atteindre mes limites actuelles.
Je n’invite certes pas non plus à ce que tout le monde se comporte comme Rodrigue et aille s’enrôler dans l’armée pour prouver sa bravoure sur le terrain de bataille, autres mœurs autre temps, évidemment (Il est d’ailleurs amusant de constater que son « one itis » dans la pièce est parfaitement justifié en ceci que dans une société fortement hiérarchisée comme l’Espagne médiévale revue et corrigée par la France encore presque autant hiérarchisée du Grand Siècle, seule Chimène correspond à son rang social (et l’on lie volontiers en ces temps force morale, statut social et beauté physique)).
Mais je crois que cette Vertu, à la définition certes fluctuante et qui a guidé toute la réflexion de la Morale depuis Rome sinon depuis Athènes, jusqu’à devenir une obsession sociétale dans le France du XVIIIème siècle, ne devrait pas peut-être pas complètement disparaître de nos préoccupations, y compris en matière de séduction. Ensuite, chacun fait comme il l’entend, bien entendu – et il est clair que si c’est pour aller dragouiller au bar du coin, ce n’est fondamentalement pas très important sans doute.
Et qu’on s’entende bien, il ne s’agit certes pas de revenir au gentil garçon qui a la vertu de sa faiblesse, mais de penser qu’il se pourrait bien qu’un homme fort, équilibré et qui fait montre en outre de qualités morales manifestes ne peut que susciter l’admiration (là où le gentil garçon suscite le mépris et le méchant gars, la peur).
Merci donc à toi, Rhapso, de m’avoir permis d’affiner ma réflexion.
@Thomas : droite DES VALEURS ;)
@Rhapso : Maurice a au moins le mérite de s’exprimer, et plutôt bien. Fais-en de même, envoie moi tes articles, on verra après ;)
Un article bourré de stéréotypes en tout genre sur le foot. Le premier article de ce site qui au lieu de bousculer les clichés sur une multitude de domaines comme d’habitude ne fait cette fois qu’en renforcer par petites touches.
Héhé oui beau souvenir ce geste. D’autant plus que le kenyan a besoin de la prime de victoire pour vivre, pas l’espagnol.
Force et honneur, où pourquoi j’apprécie autant ce site et les travaux de Stéphane.