Notre ami du forum qui cherche à tromper sa femme avec une « histrionique », m’a fait me souvenir que je devais rédiger un petit quelque chose sur Diamants sur canapé de Blake Edwards. C’est chose faite, d’autres pourraient en parler mieux que moi sans doute, mais allons-y…
Si Audrey Hepburn est manifestement l’actrice préférée des femmes à problèmes, c’est sans doute grâce essentiellement à ce rôle de femme fatale dans Diamants sur canapé (connu aussi sous son titre original Breakfast at Tiffany’s).
J’en connais peu qui sont capables de citer d’autres films où elle a joué que celui-là, et pourtant, il y en a eu d’autres parfaitement regardables. Sauf exception, une fille qui affiche une image d’Audrey Hepburn est à fuir pour cette raison. C’est du moins mon expérience… que dans ma faiblesse et comme le héros du film, je n’ai jamais suivi, du moins avant de connaître ce site.
Sous sa façade tantôt rieuse tantôt mélancolique, l’image fragile qu’elle renvoie de « petit oiseau apeuré et adorable », selon les mots du personnage principal, son joli minet et son joli minois, se cache une personnalité manifestement histrionico-narcissico-borderline (j’invente des catégories, je sais) offrant un miroir complaisant (jusqu’à un certain point) à des milliers de jeunes femmes en souffrance entre un projet de vie extrêmement ambitieux et une réalité à la limite du sordide.
Autrement dit, c’est le portrait d’une manipulatrice, d’une menteuse, d’une instable, d’une éternelle insatisfaite, prête à tout sacrifier, prête à tuer, pour arriver à ses fins – tout en se persuadant du contraire et en sachant jouer à la victime. Cachée derrière ses lunettes noires, c’est le portrait d’une malheureuse se mentant à elle-même et cherchant le bonheur dans des projets illusoires en ce sens qu’on se demande bien comment ils pourraient lui apporter ce bonheur convoité.
Il existe tellement de femmes ainsi, qui, passés 40 ans, se rendent compte trop tard qu’elles ont suivi un chemin illusoire en menant une vie stérile à tout point de vue..
Si Diamants sur canapé nous plaît tellement, c’est sans doute dans la manière qu’a Blake Edwards de savoir conjuguer cet art si rare, y compris chez ce réalisateur, de mêler ces genres si différents de la comédie et du mélo, et c’est aussi parce qu’il raconte une histoire extraordinaire : une femme va remettre en cause son « agenda secret », son projet de vie – et ceci, croyez-moi, a totalement échappé à Mademoiselle Problèmes alors que c’est ce qui nous frappe à nous autres, hommes qui tombons facilement sous le charme de ce genre de créatures : il suffit de consulter le forum pour s’en rendre compte, n’est-ce pas ?
Enfin, il y a la musique de Henry Mancini, et elle n’est pas pour rien dans la magie un rien vénéneuse qui émane de ce film…
Les lecteurs pourront compléter avec Petit-Déjeuner chez Tiffany de Truman Capote dont est tiré le film.
Maurice
Crédit photo : fredbaby
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