Sucer c’est tromper ?



En état d'ivresse, elle réalise une fellation sur un autre homme. Découvrez la réaction surprenante de ce lecteur

Stéphane,

Après deux ans intensifs à comprendre les relations hommes/femmes, à avoir un meilleur style de vie, ne plus être influencé par l’effet mouton, et toutes autres joyeusetées, j’ai eu envie de me mettre en relation longue.

Ca faisait un an. Une soirée, quelques verres de trop, une fille me chauffe, une envie de déraper me démange, j’ai cédé à la tentation, j’avais presque couché avec cette fille, mais j’avais fais volte face, je me sentais mal. Trahison, déception de soi-même, d’avoir dérogé à une règle que l’on s’était posé soi-même, ne pas tromper. Après réflexion, l’alcool n’est pas un facteur majeur, juste un critère que les autres trouvent excusable, alors, quoi ? que s’était-il passé dans ma tête ? Ma libido, mon envie de voir ailleurs, la peur de ne plus connaître la séduction,  sûrement.

Etant de nature honnête, j’avais avoué ce que j’avais fais à ma copine, sentiment de tristesse réelle, des larmes coulent sur ses joues, j’ai honte. Me pardonner ? Elle ne le ferait jamais. Sa réaction a été après deux semaines de se venger, en faisait découvrir le plaisir oral à une personne que je ne tiens pas vraiment dans mon coeur (bien avant cette histoire), ça a fait mal. Après avoir reçu des sms à la limite de la saturation sur mon portable, on a décidé de se revoir, on s’est revu, elle m’a tout avoué, tout ce qu’elle avait fait, mais dans ces propos revenait à longueur de temps « Il ne m’a rien fait, je ne voulais pas qu’il me touche ».

Alors, oui tout est presque de ma faute, quand on l’a fait une fois, on peut bien le refaire ? Mais j’en ai pas l’envie, je sais ce que je n’ai pas envie de perdre, c’est elle (sentiment fort d’un imbécile ? peut être).

Alors oui je me suis remis avec, oui on a discuté, mais qu’en penser réellement, telle est ma question ?

Merci d’avance à la réponse que tu pourras m’offrir,

Jérémie.

Bonjour Jérémie,

Alors comme ça, tu as passé deux ans intensifs à « comprendre les relations hommes-femmes ? » C’est bien, mais ça consiste en quoi, au juste ? Pardonne-moi, mais j’ai un peu de mal à comprendre l’introduction de ta lettre, et de là, à savoir par quel bout la prendre. Je ne connais qu’une seule manière de connaître un peu « la » femme (si tant est, comme dirait Soral, qu’elle existe) : en fréquenter. Tout autre apprentissage me semble conduire à tout, sauf à la normalité, qui, je le rappelle pour ceux qui n’auraient pas le vol.1 du dvd, reste la base de tout. Sans elle, vous êtes un alien, et coucher avec un alien n’est pas recensé parmi le top 100 des fantasmes féminins de notre époque. Peut-être en l’an 2517, qui sait. Mais venons-en à ma phrase préférée.

Je mens, donc je suis

« Etant de nature honnête, j’ai avoué que je l’avais trompée » : ça, c’est tout de même énorme. Tu es comme cette personne qui pendant des mois m’a harcelé au téléphone pour se faire recruter, avant d’avouer, quelques temps plus tard, la queue basse, que ses intentions étaient de copier mes idées pour les prendre à son compte. Mais où Diable avez-vous lu qu’il suffisait d’avouer pour se disculper ? Avouer est profondément égoïste et n’a qu’un seul bienfait : celui d’alléger la conscience de celui qui passe aux aveux. Mais l’autre, celui qui n’a rien fait, n’en tire aucun bienfait, sinon la conclusion qu’il assiste, impuissant, à la représentation d’un comédien qui joue pour lui-même.

Tu me (te) dis que l’alcool est parfois une excuse aux yeux des autres. Mais aux yeux de qui, exactement ? Boire bière sur bière tout au long de la nuit n’a bien souvent d’utilité que de s’occuper les mains et de masquer sa timidité. Un mouvement machinal de nerveux, un peu comme s’allumer des cigarettes. Alors si en plus il suffit de recevoir deux ou trois signes d’intérêt d’affilée de la part de n’importe qui pour te voir baisser ta braguette et l’enfiler, pourquoi donc bois-tu ?

Si je voulais en rajouter, je ferais remarquer qu’on n’est jamais sobre ou bourré alternativement, comme deux états binaires : on passe d’un état à l’autre par une progression – plus ou moins rapide, certes – mais continue, qu’il est possible d’interrompre à tout moment. Du moins avec un peu de contrôle. Le contrôle, ce qui fait les hommes.

Peut-il récupérer son ex ?

Aujourd’hui, tu me demandes ce que j’en pense réellement. Ce que j’en pense, Jérémie, c’est que ton cas est malheureusement aussi banal qu’un dimanche de pluie à Calais. Que tu n’aurais pas dû faire ce que tu as fait (c’est à dire ni flirter avec la première qui voulait bien de toi, et encore moins avouer pour te sentir mieux ; quand on n’a pas les épaules de porter le poids de sa culpabilité, on essaie de se comporter correctement). Que sa réaction est typique de ce genre de cas. Que le blaireau qui s’est fait tailler le crayon en pointe « grâce à toi » doit encore gigoter sous les draps le soir tout seul en pensant à la bouche de ta copine. Que la bouche de ta copine se souvient du goût d’un autre. Et que votre relation est aussi stable qu’un tripode à deux pieds.

Ne te méprends pas : s’interroger sur les relations hommes-femmes, ça ne fait pas de mal. Interroger Spike Séduction quand on a une question qui appelle une réponse sensée et argumentée, c’est logique. Mais l’instant précis où tu aurais dû te la poser, la question, c’est lorsque l’inconnue de la boite de nuit (ou d’ailleurs, d’ailleurs) a commencé à avoir les yeux qui brillaient un peu trop. Elle insistait de trop ?

Qu’à cela ne tienne. Tu prenais son numéro, tu rentrais gentiment te vidanger chez toi sous la douche, et là, tu réfléchissais à l’importance de ta relation du moment. Et si tu avais décidé de céder à la tentation et de la rappeler, alors au moins l’aurais-tu fais en conscience. Tu me diras, elle n’aurait peut-être jamais décroché. Vrai, et je me dis que tu as surement dû y penser pour t’empresser de sauter sur l’opportunité d’emballer, lorsque celle-ci se présentait. Vous voyez, encore un intérêt d’apprendre à séduire : la certitude que l’opportunité se représentera, ou plutôt, qu’on saura faire en sorte qu’elle se représente. Décidément, tous les chemins mènent à Rome.

Stéphane

Pour soumettre votre question : spikeseduction@gmail.com


SEMINAIRE SUR CE THEME
- Commandez le séminaire "Devenez intéressant, iii : story-telling"
  1. Devenez plus écouté, plus intéressant et plus charismatique
  2. Appliquez les techniques de séduction au monde professionnel
  3. Découvrez la puissance d'avoir une connexion sexuelle avec quelqu'un
SEMINAIRE SUR CE THEME
- Commandez le séminaire "intelligence sociale"
  1. Gagnez en intelligence sociale et en aisance relationnelle
  2. Agrandissez votre réseau
  3. Découvrez les petits secrets des hommes séduisants
  4. Terrassez la timidité à grands coups de poings dans la g.

14 commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

  • En effet.

    La vengeance de la fille en question part d’une volonté de faire mal à nouveau. C’est de la rancoeur, pas forcément un manque de respect de soi.
    Qui n’a jamais eu l’envie de faire du mal à la personne qui nous en a fait ? C’est comme la douleur physique et l’agresseur, s’il nous frappe, on lui en veut, on lui rend les coups. En amour c’est pareil, on rend les coups. Je ne dis pas que la loi du Tallion reste la bonne ou adaptée, je pense qu’il n’y a aucune réponse adaptée à ça, et puis qui sait, intérieurement, sa copine avait peut être envie de ce mec là…

  • Etre volage et libertin n’est pas nécessairement une honte, sauf quand on est marié et chrétien. La fidélité, les aveux larmoyants, la morale gnan-gnan, le romantisme sirupeux, sont la marque d’une société féminisée et castratrice, où les hommes sont subjugués par les exigences des femmes. Il fut un temps où ce jeune homme aurait été félicité par ses pairs pour ses conquêtes.

  • Leur attitude m’a fait penser à une match de tennis ou il se renvoyé la balle.

    Désolé, je souhaite réagir contre la position de Steph concernant l’attitude d’avouer de julien. Je suis surpris. Pour avoir vécu cette situation, il manque de la profonfeur sur son analyse.

    La psychologie est un art qui se manipule avec finesse. Il est difficile de prendre position pour ou contre sur la raison, plutôt sur le remede.

    Est ce que le fait d’avouer à autrui n’est pas le fruit d’une marque de respect, une valeur si fragile à laquelle nous sommes tous voués [la reconnaissance]. Le mensonge est un acte purement égoiste puisque on se protège soi en disant que c’est pour l’autre [faux], mais l’autre a demandé qqchose ??. Au détriment de l’honneté, on s’assume sauf qq exceptions. Je rejoins un post avant, A QUI LA FAUTE DES 2, peu importe ?

    J’ai beaucoup travaillé sur ce sujet, vis à vis de douleurs et de déceptions, la finalité est bien plus complexe.

    La question qui se pose, si une relation homme-femme tient globalement sur le sexe ou sur bien plus. Des hommes vivent avec des stars pornos en activité, perso j’ai eu une relation avec une escort girl active,… Là il y a débat sur le fond de la relation mais pas sur l’attitude des 2.

    Tres interessant ce concept ….

  • Ou sinon, y a la solution: tu trompes, ta copine en toute connaissance de cause, et dans ce cas la, pourquoi lui avouer…

  • Mouerf ! Ou « Comment faire réfléchir à deux fois les éventuels questionneurs… ».

    Jolie réponse en tous cas, une claque pleine de lucidité pour un jeune homme qui doit aujourd’hui se dire : « Ah bah oui, ma question était conne. » …ou alors pester sur le « méchant blogueur qui l’a démonté ».

    En tous cas, j’adore ! ;)

  • Les leçons de réalisme de Spike, c’est toujours une grande claque dans la guele qui fait du bien. C’est de la réeducation morale, spirituelle, et psychologique. Merci !

  • Un grand philosophe contemporain dont je tairais le nom pour respecter son humilité à dit cette phrase qui restera gravé dans « mon » marbre :
    « Il n’y a aucune justification possible à la perte de son self control. Quand on est sur le peloton d’exécution, on ne supplie pas les artilleurs. On les ignore et on meurt dignement ».
    Hors là, deux pertes de contrôle :
    Céder à la tentation, puis aller le raconter.
    Le coup de la fellation c’est glauque, j’espère que c’est juste un mensonge pour le coup, mais si c’est vrai, et bien, je dirais que ce mec n’a rien à faire avec quelqu’un qui ne se respecte pas au point de faire ça juste pour se venger.
    Parce que la différence entre une fille qui fait une fellation à un type qu’elle n’aime pas et un mec qui cède à la tentation, c’est le plaisir apporté par la pratique, d’un côté l’un est pris par la pulsion de jouir, l’autre par le désir de se venger.
    Qui est le plus noble des deux ?

  • En tant qu’homme le plus classe du monde, je dois dire que je trouve toujours les réponses de Spike désarmantes de logique, et ses analyses brillantes.

    Georges

  • A la lecture des dernières publication, je me posais la question: Reçois tu des courriers des lecteurs avant que la situation ne sois désespérée?

  • Nickel comme d’hab’. Une flèche dans le derrière des préjugés.
    Je pense que la « révision des classiques » par ces lettres aux lecteurs, sont d’une rare pertinence.
    Une grande valeur ajoutée au site.

  • magnifique!

    à sujet casse gueule, je m’attendais à une réponse bancale.
    « trompé », on à la une réponse d’un réalisme hallucinant avec un dosage parfait d’objectivité sans jugement pré-formaté.

  • Héhé, j’aime toujours autant ton style. On en redemande !
    Bizarrement, tu es le seul des coachs à répondre à de vraies questions. J’avoue que j’aimerais bien voir ce que les autres « pros » en diraient.