Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

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By wu-weï
#79115 [size=150][color=orange]Prologue[/color][/size]


Un couple vu à La samaritaine :
Je flanais au rayon vêtements d'une grande surface spécialisée.
Au détour du rayon d'un costumier de milieu de gamme, un monsieur, la soixantaine. Il enfile une veste, se regarde dans le miroir adjacent à la cabine d'essayage où il vient d'enfiler le pantalon.
Juste derrière lui, une femme du même âge visiblement là pour choisir avec lui.
Alors que je vis la scène à deux pas, je m'interroge au sujet de ce qui me parait une évidence : elle est son épouse.

Elle l'aide à ajuster le haut de la manche sur son épaule, reprend le dos de la veste, a un geste de déplissage, inspecte le résultat. Elle a le soucis de sa mise en valeur, qu'il paraisse aussi beau qu'elle le trouve. Lui est heureux comme un enfant qui étraine un nouveau jouet. Il sourit. Il ne se retourne pas, mais ils se regardent dans le reflet du miroir pour se parler.
Signe évident d'une complicité qui a dépassé le "regardes-moi dans les yeux quand tu me parles".
Un couple d'amants, d'amis qui se connait depuis longtemps n'a plus besoin de signifier le respect et l'attention par certaines marques d'attention. Ils en ont d'autres : celles d'une relation établie de longue date et privilégiée.
Je croise ainsi d'anciens amants qui ne peuvent afficher publiquement leur relation passée et que ces gestes, cette forme de communication trahît.


Je contemple la scène comme un photographe prend un cliché, à la volée, spectateur impudique à 80 cm d'eux.
Cette proximité voyeuriste crée l'intimité. Lui semble douter. Elle sent que le costume n'est pas l'idéal mais le ménage dans la forme pour lui suggérer. Je ne sais plus ce que la dame me dit exactement. Elle sollicite mon avis, émet subtilement un doute au sujet de la veste.
Invité et inclus dans le dialogue, je donne alors mon avis, émets quelques remarques et prodigue quelques conseils lus ici. Le costume ne va pas pour tel et tel détail. Lui est heureux de comprendre pourquoi. Elle d'imaginer, peut-être après de longues années de vie commune, continuer de découvrir ensemble.

Il n'y a pas d'affrontement entre eux. Ils se touchent comme une caresse, échangent leurs points de vue et vivent l'expérience ensemble. Il y a de la tendresse. Ils se sont appropriés l'un l'autre sans se posséder, signe d'un long partage et de la reprise de positionnement de l'indentité de chacun au sein du couple qui survient toujours dans une relation durable.
Je ne sers plus à rien. Je les laisse donc à leur tendre complicité,un peu envieux de la retrouver un jour.





Dans cet autre couple, il rentre le premier du travail, s'installe à son ordinateur, lance un jeu, internet, les résultats de formule 1 ou je ne sais quoi.
Elle arrive une heure plus tard.
Au début, elle passait dans cette chambre qui aurait pu être celle d'un enfant et qu'il a transformé en bureau. Elle lui adressait un bonsoiiiiiir, lui faisait un bisous.
Il lui rendait furtivement, tout à son jeu ou son je ne sais quoi.
Implicitement, il lui signifie qu'elle n'aura pas son attention. Il a plus important à quoi l'accorder.
Elle retournait dans le séjour regarder sa série préférée : Sous le soleil.
Ces garçons romantiques et brillants qui se consumment d'amour la font rêver, la tirent de son quotidien quelques instants.
La série se termine et c'est l'heure de préparer un dîner.
Lorsqu'il est prêt, elle vient le chercher. Il répond distraitement, comme un enfant à sa mère. Vous savez? Ce "Ouaiiiis, j'arrive!!!!"
Il la rejoins 20 minutes ou trois quarts d'heures après.

Maintenant, elle lui gueule un "Bonsoiiir" semi-interogatif du fond de l'entrée.
Puis, elle s'installe directement devant la télé. Elle dîne sur un plateau, regardant Une nounou d'enfer et lui fait signe que "Cest dans la cuisine, c'est prêt." furtivement, elle aussi désormais :
"Elle est dans sa série. C'est pas le moment".
Le père des enfants finira bien par épouser la nounou d'enfer...après 10 saisons.

Rituellement, après qu'elle ait fait la vaiselle, ils regardent le film ou l'émission de débat dés qu'elle l'a rejoint.
Ils sont côte à côte sur le canapé.
Lui, vautré, la télécommande - scèptre du pouvoir - dans une main ou à proximité; elle, assise, les pieds sur l'assise, recroquevillée en serrant un des coussins dans ses bras, contre sa poitrine.

Viendra l'heure de se coucher. Un bisous distant en se souhaitant bonne nuit et Hôtel des culs tournés. Au mieux, ils feront un peu l'amour.

Vous vous êtes reconnus dans ce second couple?
Vous vous demandez comment finit-on comme le premier?
Alors, lisez la suite.

(Merci de ne pas polluer ce thread : les réponses vont venir) :wink:
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By wu-weï
#79116 [size=150][color=orange]L'implication[/color][/size]


Vous venez de rencontrer Judith.
C'est le premier soir. Vous finissez la nuit dans ses draps, entre ses jambes.
Judith s'est donnée à plein et vous vous faites cette réflexion :
"Mon ex n'était pas aussi chaude!"
Pourtant, c'est le premier soir. C'est même peut-être le seul.

A ceux qui se sont déjà trouvés (ou se trouvent) en relation longue, ne vous est-il jamais arrivé que madame (non, pas ma dame!), certains soir vous suce du bout des lèvres, péniblement?
Indépendemment du début, du milieu ou de la fin d'une relation, à un autre moment vous l'avez sentie passionnée, vous suçant comme un aspirateur, désirant votre sperme et votre râle à tout prix.
Un soir, vous vous reteniez tant la prise de l'étau était forte. Elle vous suçurait des "C'est incroyable comme je te sens!" alors qu'une semaine avant, passée l'entrée, elle était une vague poche dans laquelle vous deviez ruer plus fort afin de vous libérer.

Et pourtant, c'était la même femme...

La différence est due à l'implication.
Si pour un homme, en relation longue, le sexe semble couler de source, pour une femme, il est la conséquence de la relation.
Son implication émotionnelle conditionne son implication sexuelle.
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By wu-weï
#79118 [size=150][color=orange]La relégation[/color][/size]


Revenons à notre second couple :

Que partagent-ils?
Le foyer, la nourriture, les charges de fonctionnement, le lit. Ok. quand l'un ou l'autre ne s'endort pas devant la télé, dans le canapé du séjour.
La douche? Le bain alors?
Non, ils ont des horaires légèrement décalés.

Ils ne dînent pas ensemble.
Ils regardent des débats télévisés. Jen-Luc Delarue par exemple... :D
Lui, profère quelques avis à l'emporte-pièce. Elle lui demande de se taire : elle ne peut pas écouter.
Même là, prétexte à l'échange, ils n'échangent pas.

L'accueil, le soir :
Rien. Nada, zéro.
Un petit bisous qu'elle lui arrache sans qu'il décroche les yeux de son écran. A la fin, elle ne se donne même plus la peine.

Lorsqu'ils se couchent?
Vous l'avez lu, ils s'embrassent furtivement. Leur seule tendresse est le vestige de leurs premiers rendez-vous.
pour peu que leurs horaires décalés fassent que l'un s'endorme avant l'autre, ils ne son tmême pas calés ensemble sur ce point.
Peut-être, en ayant marre de substituer cet oreiller à ses bras, elle se collera contre lui. Quelques caresses tendres sur le ventre, un petit guizou-guizou qui réveillera peut-être son bas instinct de mâle...et sa frustration. Après tout, c'est une femelle, et une femelle copule!
(détournement d'une phrase de Matt).
Ou alors, c'est lui qui la retournera, quand, à moitié endormie, plus "instinctive", il pourra la faire glisser dans le désir et l'accouplement.
Si ça fait longtemps, elle se laissera aller, histoire de se souvenir de la sensation de quelques aller-retours en elle. Si en plus, il n'est pas trop mauvais amant, elle aura un orgasme autre que celui qu'elle se procure, vite fait faute de temps avant d'aller au boulot, le matin ésseulée sous la douche.

Ils ne partagent rien de ce qui fait la séduction.
Et comme vous le savez sûrement puisque vous lisez ce site, la séduction se pratique en prenant du plaisir.

Dans ce tableau, on est loin de tout ce que l'on apprend à (bien) faire pour séduire une femme.
D'ailleurs, si un homme tentait de séduire une femme comme celui-ci se comporte avec elle, il y a fort à parier qu'elle ne le regarderait pas plus de deux minutes.

Comment s'étonner alors qu'il n'y ait pas plus de passion entre eux?

La communication, la tendresse, le contact physique, et forcément la sexualité sont relégués dans cet ordre après tout le reste de leur relation.

C'est la relégation.
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By wu-weï
#79122 [size=150][color=orange]Le jeu[/color][/size]

Saviez-vous que les animaux les plus intelligents sont ceux qui jouent le plus à l'âge adulte et ont le plus joué pendant leur enfance?
Exemple : les ours blancs polaires, les dauphins, les humains.

Stéphane le dit dans ses sémininaires : "Introduisez toujours une dose de jeu."

L'avantage du jeu, c'est qu'il place dans un rôle.
"C'est pas moi, c'est le joueur."
Le théâtre est dans le monde, représente le monde mais n'est pas le monde. (Piqué dans l'émission Philosophie de la semaine prochaine).
Le jeu place aussi dans un cadre, des régles que l'on finira par violer (la régle, pas la femme!) lorsque'il aura procuré suffisamment de confort et l'envie de passer à un autre jeu, sexuel si possible.

Vous ne vous souvenez pas de longs mercredi après-midi chez un copain à jouer à Puissance 4, puis au Circuit 24 ou ATR et lassés des deux, d'être passé au train électrique JOUEF?

Si vous êtes l'initiateur du jeu, vous êtes aussi l'initiateur de des régles, le maître de cérémonie, l'animateur et le joueur. (juge et parti en somme).
Plus le jeu est agréable, plus les partenaires y prennent du plaisir. (Nous allons y revenir plus bas).
Plus vous êtes (bon) joueur, plus vous êtes intelligent socialement.


On parle de jeu de séduction.
Il n'y a pas de jeu dans ce second couple.
Ni jeu de l'esprit, ni jeu de la communication, ni jeu de flirt, ni jeu sexué et sexuel.
Pas de jeu, pas de plaisir dans leur vie commune.

Le sexe relégué au fin fond de leur relation apparaît presque incongru et malvenu.
Ils passent de OFF à ON.

Or, on sait que lors d'un rendez-vous, du jeu de séduction d'une femme, il est quasi impossible de passer du déplaisir à la projection dans le plaisir.

Pourquoi Diable serait-ce différent en couple?
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By Alive
#79124 Continue cette série d'articles Wu Wei, c'est très intéressant.
By mwu
#79125 Très intéressant (ergo utile). S'il te plait ne nous fait pas trop languir ;;)
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By wu-weï
#79138 [size=150][color=orange]Le jeu de séduction, version (très) courte[/color][/size]


Nous le lisons et le disons souvent, nous tous : en couple, il faut prolonger le jeu de séduction.
Mais la nature de cette séduction n'est pas la même. Le but est, ici, de la décortiquer.

Il y a un parallèle entre un bon jeu de séduction et prendre une salle lorsque l'on est DJ. Ce choix d'exemple n'est pas innocent : c'est un ancrage. Je reviendrai sur cette notion plus loin. Là, c'est un ancrage sur l'ancrage. :wink:

Il faut interpeller, au sens figuré.
Il faut saisir l'humeur.
Capter l'humeur. (la tourner vers soi)
Modifier l'humeur,
Et le public, comme une femme en rendez-vous est là pour se donner.
Il attends que le maître de cérémonie le fasse sortir de lui.
Escalader régulièrement,
L'amener au point où il va décrocher par saturation d'émotion,
Faire redescendre la tension,
La faire remonter,
Renouveler en escaladant chaque fois plus haut,
Jusqu'au point paroxystique où vous faites exploser la salle.

Là, et seulement là, vous en faites ce que vous voulez. (la conciliance)

Ils hurlent, ils chantent les refrains, sautent en l'air.
Les barrières tombent entre les gens pour ne former qu'un public qui se donne pleinement et s'adonne à la caresse du bout des doigts sur la platine, le pitch et le crossfader.





Lors d'un bon jeu de séduction (bien que je ne sois pas un expert), partant de zéro, on retrouve la même trame émotionnelle.
Capter l'attention avec une accroche.
Faux-dialogue pour saisir l'humeur et créer l'interaction.
Participation dans l'interaction. (Et appropriation du rapport par l'interlocutrice)
Franchissement d'un nouveau pas dans le confort. Elle se sent bien. Vous le fait savoir ou comprendre. Elle reste par exemple.
C'est le moment du flirt ou pousser-tirer. Vous lui agitez ce qu'elle aime sous le nez, lui retirez, lui remettez.
La tension, monte, descend mais toujours dans une escalade.
Généralement, là on se touche. Jusqu'au point où vous pouvez en faire ce que vous voulez : elle est conciliante. Presque consentante.
Nous touchons à une idée essentielle :
[quote]Le toucher, le sexe sont des modes de communication.

Puis vous l'embrassez, prenez son numéro ou couchez avec.

C'est raccourci presque à l'extrême.
Le but est d'exposer une idée simple et simplifiée.

"Enseigner, c'est répéter" disait ma grand-mère qui en a fait sa profession tout au long de sa vie.

Dans le second couple, on ne constate rien de tout cela.
Vous commencez à voir où je veux en venir.

Voyons la suite :
Modifié en dernier par wu-weï le Mer Juil 15, 2009 9:35 pm, modifié 4 fois.
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By wu-weï
#79140 [size=150][color=orange]Les ancrages[/size][/color]
Capital dans une relation de couple!


Un ancrage, c'est une idée, une sensation, une émotion que l'on pose dans l'esprit de l'autre, comme un bien dans un coffre à la banque, et que l'on vient réactiver ensuite.
En séduction, il y a les ancrages que vous dites et ceux que vous suggérez.
Les seconds sont plus puissants que les premiers car ils font appel à l'imaginaire de l'interlocuteur, à sa mémoire sensorielle et/ou émotionnelle, à ses références.

C'est comme ça que vous recouchez avec une ex :
"Tu te souviens de cette fois où... [souvenir agréable ancré]"


Reprenons quelques ancrages posés au long de ces premières parties.

- Le jeu de séduction est inexistant.
- Parce que LES jeux entre eux le sont.
Il n'y a pas d'escalade, d'accord, de mise au diapason entre leurs humeurs.
- La communication (dont je vais parler plus en détail - encore un ancrage) sont relégués aux oubliettes.
- Le sexe fait partie de la communication.
- L'implication émotionnelle est nulle. Forcément.
- On ne peut pas passer du déplaisir - je n'appelle pas leur relation une relation de plaisirS - au plaisir (plein et épanoui) comme ça, en un claquement de doigt, de OFF à ON.



Si vous suivez HIMYM, le scénario est truffé d'ancrages dans un même épisode, d'un épisode à l'autre voire d'une saison à l'autre.
Exemple :
- Lili quitte Marshall. Barney promet à Marshall qu'il va lui apprendre à draguer. Il n'en fait rien et le double à chaque fois.
On se dit que Barney est vraiment une enflure.
- Marshall surmonte finalement la rupture avec Lili et envisage de refaire sa vie. Barney s'enfuit du bar prétextant un rendez-vous ou je ne sais plus quoi.
- Dans la saison d'après, au moment du mariage de Marshall et Lili, on apprend que Barney filait alors à L.A. retrouver Lili et lui offrir son billet d'avion retour. C'est pour cette raison que Barney est réellement parti ce soir-là.
On en a l'ancrage, et les scénaristes reviennent dessus, le réactive.
- Là, on comprend que Barney n'est pas une enflure, mais protégeait Lili et Marshall.

On a aussi l'ancrage que Barney est contre le mariage.
Chaque fois qu'un homme se marie, il lui présente ses condoléances.
Là, il fait en sorte qu'ils puissent se retrouver et se marier. On découvre au bout de trois saisons que Barney est parfois pour le mariage. C'est une autre facette (attachante) de son personnage.

Dans le cadre du jeu de séduction au coeur un couple, c'est l'ancrage sensoriel et émotionnel qui compte, comme pour recoucher avec une ex.
Chaque jour, vous recouchez avec elle.
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By wu-weï
#79359 [size=150][color=orange]La communication[/size][/color]


J'ai longtemps hésité sur l'angle d'approche de ce post.
C'est l'introduction à des débuts de solutions.
Nous allons commencer à voir comment entretenir cette communication, l'implication, le désir.
L'utilisation des ancrages, leur place dans le jeu, la différence du jeu de séduction.

Aussi, je vais faire simple, partant d'une idée simple :
Plus de 80% de la communication est non-verbale. (et comportementale)

Puisque vous lisez ce site, vous connaissez l'importance du langage corporel.
Le langage corporel est un langage comportemental.
Le comportement est au moins aussi important en couple.

Comparons un 1er ou 2e rendez-vous (celui où l'on conclût) avec leur vie de couple :
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By wu-weï
#79360 [size=150][color=orange]L'accueil :[/size][/color]


Vous arrivez à l'heure (c'est mieux) ou à peu près. Vous l'accueillez.
Puis vous reprenez un des ancrages de discussion de vos précédents échanges.
Vous disposez somme toute de peu d'informations comparé à un couple qui partage le même toit mais vous l'exploitez.

Avant un rendez-vous, vous "révisez" en re-visionnant les sujets que vous avez abordé.
Vous n'imaginez pas non plus arriver à un rencard, l'air blasé, sans énergie.
Pire, vous n'imaginez même pas l'ombre d'un instant l'accueillir, occupé à écrire un mail de votre ordianteur portable connecté en WiFi du café où vous vous êtes rejoint.
Vous la laisser poireauter patiemment, lui décrochant à peine un mot, un regard, lui signifiant par votre comportement que pour l'instant, vous avez bien plus important à faire que vous occuper, vous consacrer à elle.

Ou imaginez même un instant qu'une femme vous le fasse.

Comment?
C'est inimaginable?
Pourtant, c'est ce que l'homme du second couple fait!

Dans un rendez-vous qui se déroule bien, on change de lieu, on profite de la seconde tournée (ok, de prendre un autre verre :wink:) pour le faire, ou pour dîner.
La faim est un bon prétexte, un bon support.

Eux, que font-ils?
Ils ignorent ce moment privilégié.


Ancestralement, partager un repas est un moment de convivialité, d'échange. D'ailleurs on retrouve ses amis autour d'un verre, d'un déjeuner, d'un dîner, ou, un lendemain de soirée, autour d'un brunch.
Nous n'y partageons pas que le repas. Nous y partageons un moment. Nous discutons, nous racontons nos vies, nos aventures, nos rêves, nos espoirs, nos projets et nos doutes.
Nous buvons (avec modération :) ) afin de délier nos langues et nous connectons dans une communion gastronomique.
Vous incluez les autres dans votre vie.
Vous les impliquez.

Eux?
Vous savez déjà.

Imaginez un instant que vous meniez une date comme ce couple mène sa vie : il est impossible d'arriver à conclure avec votre cible.
Des années d'usure à ce rythme anéantissent tout.
By Laureline
#79465 Merci pour ces réflexions pleines de justesse. Ce que tu décris est aussi ce qui permet de mieux tenir quand l'un ou l'autre se retrouve confronté à des tentations hors du couple.
Je crois que dans toute relation de longue durée on y est un jour ou l'autre confrontés. Ce qui m'évoque d'autres questions.... Mais ce n'est pas exactement le sujet, et je ne veux pas polluer ton fil.
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By wu-weï
#79601 [size=150][color=orange]Désir et mécanisme[/color][/size]


La découverte
Jeunes, hommes ou femmes, nous sommes poussés par le désir insconcient de la découverte, mû lui-même par le désir de reproduction.
Un de mes amis disait : Les hormones, ça pousse!

L'instinct de reproduction
Plus vieux et, a fortiori, lorsque l'on a déjà eu un ou des enfants et que le désir inconscient de perpertrer l'espèce est assouvi, le mécanisme hormonal réduit.

Pour un homme*, faire l'amour plusieurs fois de suite à une même femme demande récupération.
En revanche, faire l'amour à une première femme, puis quasi immédiatement à une seconde ne lui demande presque pas de temps de récupération. A peine le temps de reprendre son souffle.
Ceci s'explique ainsi : plus un homme a de partenaires, plus il a de possibles chances de se reproduire.

*Je ne peux parler que de ce que je connais, et donc pas au nom des femmes.

Ceci étant posé, nous ne sommes pas sur Doctissimo et interessons-nous au mécanisme du désir dans le cadre d'une relation longue.



Le mécanisme du désir dans le cadre d'une relation longue

Il fonctionne exactement comme un jeu de séduction avant relation.
On croit souvent que l'autre nous est acquis. L'autre et son désir de soi.
Que nenni! C'est comme une assurance : il faut cottiser, donc donner.

Nous retrouvons la même trame :

- ancrage
- projection
- connexion
- conclusion

Imaginons que votre partenaire depuis de nombreuses années ne vous fasse plus éprouver, au lit, qu'un vague plaisir. Pas ou peu d'orgasmes, ou faibles, peu de caresses, de contacts.
Lorsque l'un ou l'autre entame l'approche d'un rapport sexuel, quel est l'ancrage, le souvenir associé au sexe?
Celui qu'il, qu'elle vous a laissé la dernière fois, es dernières fois...ou les derniers mois.

Revenons un instant à votre permier rendez-vous avec elle/lui.
Vous aviez envie :
- de la revoir
- de voir jusqu'où vous pourriez poussez le bouchon
- Vais-je l'embrasser ce soir?
- Vais-je niquer ce soir?

Mais surtout et je l'espère, parce que vous preniez du plaisir en sa compagnie.
Quelles qu'en soient les raisons, elles vous appartiennent et sont vôtres.
Après tout, vous rêviez peut-être secrétement qu'elle vous fesse avec ce battoir à linge hérité de sa grand-mère...
Comme en séduction, c'est la connexion.
[quote="Stéphane"]Pas de connexion, pas de fellation

Dites-lui pourquoi. Ce que vous aimez chez elle, avec elle.
Mais si il/elle vous a laissé un souvenir fade et aigri, ça va devenir difficile! (on verra plus loin comment relancer la machine)
Le souvenir, l'émotion, l'impression que vous avez imprimé en elle, dans sa chair, sur sa peau et donc son esprit est l'ancrage que vous lui avez déposé dans sa banque de sensations, d'émotions.

Bon ancrage = envie de vous
Mauvais ancrage = mal à la tête, hôtel des culs tournés, fellation du bout des lèvres, coup de reins apathique, périnnée détendu.

Selon l'ancrage, il/elle se projète de nouveau dans une relation sexuelle ou pas, ou peu.
Un homme, une femme "en manque" de sexe, a l'ancrage en mémoire, se projète. reste à connecter et conclure.
D'ailleurs, c'est souvent comme ça que je recouche avec une ex :
- "Tu te souviens de cette fois où...et celle où...?" (reprise d'ancrage)
- "Ce que j'aimais, c'est..." (connexion)
- Projection (J'ai moi aussi trouvé un battoir à linge dans un vide-grenier) :wink:
- "Je passe chez toi?"

Dans un couple, c'est pareil.
Accueillir, partager du temps, escalader le contact en partant du point de désir (intérêt) le plus élevé possible.
Tout dépend de l'ancrage laissé.

Alors créer le manque en pratiquant la politique de la chaise vide... :roll:
C'est le chapitre suivant : Créer le manque.
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By ClitissWood
#79631 +1, c'est passionnant!
Merci Wu-Wei, mais je t'en supplie vite vite la suite...
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By Revolver
#79695 Merci pour cette série d'articles. J'attends impatiemment la suite.

[quote]Une femme, c'est comme un jardin. De l'attention au quotidien.