Brillant: l’origine (et l’inanité) de la recherche de pureté de l’Homme chez la Femme!



Il aime le sexe / il est dégoûté du sexe / Il aime le sexe / il est dégoûté du sexe / Cet homme est-il devenu fou? Sans doute l'un des passages les plus brillants jamais écrits sur la sexualité masculine.

Je ne resiste pas à l’envie de vous faire partager un extrait du best seller (très longuet et imparfait par ailleurs) que je suis en train de libre : La grève, de Ayn Rand.

Promu (par l’auteur elle-même?) au rang de roman le plus influent des Etats-Unis après la bible, il traite de facilité de la volonté de puissance d’entrepreneurs de l’industrie du rail au XXème siècle. Pouvoir des corporations, copinages et coucheries sont décortiqués avec autant d’intérêt sociologique que de fascination pour ce qu’elle entend dénoncer, d’où une confusion passablement gênante d’où émergent néanmoins des perles, comme ce passage. A ma connaissance le plus pertinent, le plus cohérent et le plus fonctionnel sur la mécanique de la pureté. Ou, pour être plus précis, de la création « de toutes pièces » d’une supposée pureté chez la femme, par opposition au désir sale et envahissant qu’il n’arrive pas à réfréner.

Extrait de « La Grève », de Ayn Rand

Femmes pures et frigidité

Liliane semblait correspondre à l’idéal qu’il portait en lui et désirait trouver sans le savoir. Il en vit la grâce, la fierté, la pureté. Le reste était en lui. Il ne savait pas que c’était son image qu’il contemplait dans un miroir (…)

Il lui fallu un certain temps, après son mariage, pour s’avouer qu’il vivait un calvaire. Elle n’avait jamais dit non, elle ne s’était jamais refusée à lui. Elle se soumettait à son bon plaisir, comme on remplit un devoir, en épouse obligée de se plier de temps autre à la volonté de son mari, objet inanimé entre ses mains.

Elle ne lui reprochait rien, ayant accepté une fois pour toutes que les hommes avaient de bas instincts, ce qui n’était pas la partie la plus reluisante du mariage. Elle se montrait d’une tolérance condescendante. Le plaisir de son mari suscitait chez elle un petit sourire amusé, teinté de dégoût. « De toutes les distractions que je connaisse, c’est celle qui manque le plus de dignité », lui avait-elle avoué un jour.

Son désir pour elle s’évanouit dès la première semaine de leur mariage. Il n’en resta qu’un besoin qu’il était incapable de laisser inassouvi. Il pensait parfois qu’il n’aurait pas éprouvé d’avantage de mépris pour lui-même que ce qu’il éprouvait lorsque quelque chose le poussait à entrer dans la chambre de sa femme.

Il la trouvait souvent en train de lire. Elle posait alors son livre, prenant soin d’en marquer la page. Puis, comme il restait là, épuisé, les yeux fermés, encore haletant, elle rallumait, et reprenait sa lecture..

Il se disait que son calvaire était mérité puisqu’il désirait ne plus la toucher tout en étant incapable de s’y tenir. Il se méprisait de ne pas y parvenir. Il méprisait un besoin dénué de joie ou de sens, qui n’était autre que le simple besoin d’un corps de femme, le corps anonyme d’une femme qu’il oubliait quand il la tenait dans ses bras. Il finit par se convaincre que ce besoin n’était qu’une perversion. Il ne reprochait rien à Liliane. Il lui témoignait un respect tout de froideur et d’indifférence. La haine qu’il éprouvait pour son propre désir l’avait conduit à penser que toutes les femmes étaient pures et qu’une femme pure ne pouvait qu’être incapable d’avoir du plaisir.

Sans vouloir faire Luchini et tout répéter 3 fois, la conclusion de cet extrait est suffisamment puissante pour être relue au moins une:

La haine qu’il éprouvait pour son propre désir l’avait conduit à penser que toutes les femmes étaient pures et qu’une femme pure ne pouvait qu’être incapable d’avoir du plaisir.

Et pour lire une application concrète de ce mécanisme insensé, lire ma rencontre avec Vanessa.

Stéphane


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1 commentaire

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  • J’avais beaucoup aimé dans ce roman la part d’égocentrisme assumée, comme quand l’héroïne dit à son amant que la qualité qu’elle aime le plus chez lui est qu’il reconnait sa valeur (à elle) (cité de mémoire). Moi qui manquait complètement d’amour propre quand j’avais lu cet ouvrage, cela m’avait aidé à réfléchir à l’idée qu’on a le droit de s’aimer soi-même d’abord.

    ATTENTION SPOILERS: l’autre relation de cet ouvrage que j’ai trouvé très éclairante c’est celle entre le frère de l’héroïne et la serveuse, (lui étant un rentier en pratique), ce qu’il y avait de détestable chez ce personnage qui choisissait délibérément une relation très inégale pour se sentir supérieure. Il rappelle dans Crime et châtiment le personnage de bourgeois qui veut se marier avec la soeur (très pauvre) du héros.
    SPOILERS ENCORE: quand Hank et Dani couchent ensemble, il me semble que le roman suggérait des rapports assez brutaux, mais il était seulement écrit que Dani avait des bleus le lendemain, si je me rappelle bien. Ce qui explique l’opposition entre les goûts de Hank et la « pureté » de sa femme officielle.

    À part ça ce roman est une très bonne illustration de la pensée libérale (version économique et anti-interventioniste) avec quelques spécificités chez Rand, puisque si ses héros ont un égoïsme assumé mais ils sont en même temps habités par l’amour du travail bien fait, en opposition avec le boulanger d’Adam Smith qui fait bien son travail par égoïsme. J’ai noté aussi que les trois quarts du temps le terme égoïsme est utilisé là où on aurait pu parler d’égocentrisme. Les héros de Rand ont une haute d’idée d’eux-mêmes, tout à fait justifiée par leur génie et l’ardeur qu’ils mettent au travail.

    Je vais m’arrêter là avant que ça parte en commentaire de texte mais si vous avez le temps (1000 pages grand format) lisez le.