Il y a quelques années (de celle où les gens s’exprimaient par pseudo), un certain Olivier (de son vrai nom) nous avait gratifié de deux articles, d’apparence anodine, mais qui figurent désormais au top 10 des articles les plus lus d’Hommes d’Influence.
Il s’agissait de « comment séduire une femme mûre« , en deux chapitres. Je peux maintenant l’avouer, ces problématiques, me paraissaient – à l’époque tout du moins – parfaitement anecdotiques. Un fantasme en dur, pour doux illuminé. Mais l’expérience aide souvent à se ranger du bon côté, et ce n’est pas Stephen Vizinczey, auteur de l’Éloge des femmes mûres, qui dirait le contraire.
L’Éloge des femmes mûres est un livre-repas
Je l’ai découvert, par hasard, dans la bibliothèque neuve de chez Conrad Shop d’un ami, dans la couverture grenat de la collection Anatolia (Editions du Rocher). Je sortais d’un ouvrage à la lecture laborieuse, consacré au charisme en politique, et je voulais un page turner, un livre-repas à dévorer en une journée ou bien une nuit. C’est ce qu’il fût, et bien plus encore.
J’ai donc découvert avec l’Éloge des femmes mûres, et par le hasard le plus complet, un des meilleurs romans jamais écrits sur l’apprentissage de la séduction, des femmes et du sexe. Pas un The Game mécanique et retords (dont je ne crois toujours pas, plusieurs années après, à la sincérité). Pas non plus abscons comme le Journal du séducteur de Kierkegaard (je sais qu’il faut doubler une consonne ou une voyelle dans son nom, mais laquelle ?).
Plus, c’est une lecture-jouissance
A ceux qui en douteraient encore, autrement dit « les irrécupérables », ce n’est évidemment pas un recueil de techniques de dragues (sic). L’Éloge des femmes mûres (dont le titre ne reflète qu’imparfaitement l’universalité du contenu) est le récit éloquent, sensible, profondément humain et ponctué de clins d’oeil d’intelligence, de la construction amoureuse, sexuelle et sociale (les trois étant liés, comme démontré il y a maintenant près de 15 ans avec la Sociologie du dragueur) d’un jeune homme Hongrois, plusieurs fois expatrié par les conflits européens de la première moitié du XXème siècle.
Si je publiais dans un magazine féminin (ce qu’on ne m’a jamais proposé, à croire que je n’écris pas assez bien ? Où que je ne connais pas assez bien mon sujet ? Ou que je ne suis pas assez intelligent pour elles ?), je conclurais ainsi :
« L’Éloge des femmes mûres est notre coup de coeur de l’été« .
Et des suivants.
Et plus encore.
Parmi les plus belles citations de « Éloge des femmes mûres »
« Rome invite à réfléchir sur le passé, et je me mis à compter tous les amis et toutes les maîtresses que j’avais quittés, et tous ceux qui m’avaient quitté. Ils apparaissaient et disparaissaient : ma vie toute entière était une succession de fondus enchaînés »
« Je ne puis qu’être en désaccord avec les grands philosophes qui nous invitent à nous connaître nous-mêmes. Pendant toutes ces journées d’introspection intense, je ne devins en fait que plus mesquin et plus bête, par pure frustration »
« Je descendis chez ma mère et, dès que je pus me retirer, j’allai dans ma chambre verser des larmes. Je pleurais sur moi-même, m’en voulant de l’avoir perdue, je jurai et grinçai des dents. Depuis, j’ai souvent été ainsi renvoyé à ma solitude, pour trop aimer la compagnie des femmes »
« Paola disait qu’en la désirant et en jouissant d’elle, je lui donnais le sentiment d’être une vraie femme, et il arrivait qu’elle soit la bienheureuse mère de mon plaisir »
« Même avec les frigides, il vaut mieux avoir à faire à une femme mûre »
« Pendant un de nos brefs moments de répit, je voulus savoir quand elle avait décidé de me céder. Etait-ce quand j’avais été sur le point d’abandonner et lui avais demandé si elle voulait retourner dormir ?
– Non, j’ai pris cette décision quand je t’ai dit que tu grandissais trop vite et t’ai fait mettre à côté de moi près de la boîte aux lettres
J’étais sidéré. Cela rendait futiles et ridicules tous mes débats intérieurs et tous mes stratagèmes; et cela voulait dire aussi que nous avions perdu de nombreuses et précieuses semaines. Pourquoi ne m’avait-elle donné aucun signe d’encouragement ?
– Je voulais que tu fasses ta demande. Il vaut mieux que la séduction vienne de toi, surtout la première fois »
Et enfin, la meilleure pour la fin (marche aussi en inversement femmes et hommes) :
« Une des raisons pour lesquelles les femmes mûres se méfient souvent des jeunes hommes (…), c’est l’absence de point de comparaison qui ne permet pas de reconnaître même les qualités les plus exceptionnelles »
Pourquoi lire l’Éloge des femmes mûres ?
Si je vous recommande des lectures intéressantes, au-delà du sentiment « humain » poussant quiconque de normal à partager ce qu’il aime avec ceux qu’il aime, c’est effectivement intéressé, mais pas comme vous le croyez :
Plus vous avez lu, plus vous en savez sur le sujet, plus vous êtes riche d’informations et surtout d’expériences, meilleures sont vos réactions et vos questions à mes séminaires, car ces derniers deviennent à même de faire écho à quelque chose.
L’écho du vide n’a jamais fait beaucoup de bruit.
Vivez, aimez, souffrez.
Stéphane
Ps : conclusion librement inspirée de « va, cours, vole, et nous venge »
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Bonjour,
Ayant beaucoup aimé « Eloge des femmes mûres », je recherche des livres dans le même « style ». Stéphane ou quelqu’un d’autre aurait des recommandations ? Je vous en remercie.
@Julie : ce n’est pas érotique, c’est mieux, ça lui donnera de quoi te comprendre ;)
Bonjour,
Je cherche un roman « érotique » à offrir à mon copain. Il a 25 ans et a envie de se lancer dans cette littérature à la mode. Cependant, je galère un peu à trouver des livres pour hommes… Lui conseilleriez-vous « L’éloge des femmes mûres » comme première lecture de ce genre ?
Merci d’avance,
Julie
Bonjour,
Je viens de finir le livre. Beau, vrai et ça m’a donné des nouvelles idées.
En le lisant , je me suis souvenu d’une phrase du livre Pierre de patience d’Atiq Rahimi « Celui qui ne sait pas faire l’amour , sait faire la guerre ».
Merci.
Merci pour cette recommandation.
Il est en effet difficile d’en arrêter la lecture tellement le contenu délivré est intéressant. C’est d’ailleurs très pertinent lorsque l’on se situe à un âge charnière où l’on quitte peut à peut la fréquentation des « jeunes filles » pour des femmes plus « matures ». A conseiller pour une compréhension dé-robotisée des femmes et de la séduction ;)
J’ai lu les 100 premières pages (et je ne compte pas m’arrêter) et que dire … époustouflant !
Ah !! Bonheur de voir ce livre génialissime vanté sur ce bon site ! Je l’ai lu la 1ere fois il y a deux ans, la 2e fois il y a un an, et entre les deux, j’ai lu toute la bibliographie de Monsieur Vizinczey, bien trop courte malheureusement: « Un millionnaire innocent » et « Vérité et mensonges en littératures ».
« Vérité… » est du caviar pour ceux qui aiment et qui savent lire. Stéphane, je t’avais écrit un mail sur le sujet à l’époque, j’ai beaucoup pensé à toi en lisant ce livre. Le parcours de Vizinczey présente des analogies avec le tiens (du peu que j’en sais), et il ne m’étonnerait pas que tu puisses t’y identifier.
Il y a un mois, dans un marché aux puces, je voyais « Eloge… » négligemment en vente pour 2€. Je me suis alors tourné vers le parfait inconnu qui se trouvait par hasard à ma droite, et je l’ai convaincu de l’acheter en lui expliquant qu’il comprendrait beaucoup de choses :)
Et pour finir, l’histoire de la publication de « l’Eloge des femmes mûres » et au moins aussi intéressante que son contenu !
Veinards que vous êtes de le lire pour la toute première fois…
@Benjamin : j’étais comme toi, mais depuis qqes temps je m’efforce de ne m’attaquer qu’à un à la fois, puis de le terminer ou de l’abandonner
Merci pour cette énième recommandation!
Encore un livre à rajouter à ma longue liste de livres à lire ou en cours de lecture. Suis-je le seul a avoir la mauvaise habitude de mener plusieurs bouquins de front ?
Commandé ;)