Intelligence sociale et entrée en grande école



C'est désormais officiel, l'intelligence sociale est la clef de la réussite en grandes écoles de commerce

Salut Stéphane,

L’été se couche doucement derrière les montagnes, les filles ne s’effeuillent plus et délaissent  leurs petites robes pour des tenues –malheureusement – plus habillées, et tout le monde fait sa rentrée ; toi en séminaire, moi en école. Je profite donc de ce point commun pour te tenir au courant de mon avancée et te faire partager une ou deux petites interrogations/appréhensions.

J’intègre cette année l’école [Trucmuche] (anciennement [Bidule]), une école d’un niveau correct qui a le vent en poupe, et qui grimpe doucement l’échelle des classements. Je vais y passer 3 ans que j’espère faire fructifier de manière à pouvoir me donner les moyens de finir ma scolarité par un master de spécialisation côté. C’est un univers radicalement nouveau pour moi, et j’avoue que je me demande un peu par quel(s) bout(s) le prendre, hormis par celui du beer bong : en quelques mots, qu’est ce que tu conseillerais de faire, d’expérimenter, mais aussi d’éviter à un p’tit gars de 20 ans qui rentre en école ? Quels sont selon toi les bons réflexes (tant scolaires que sociaux) à adopter et quels sont les pièges à éviter (et qu’on ne voit souvent venir que trop tard) ?

Les démons de minuit

Ma deuxième question découle un peu de la première : en école comme tu le sais, la vie associative a son importance, et l’association qui semble la plus intéressante et la plus enrichissante est la Junior entreprise de l’école, qui se charge de travailler pour des grandes entreprises en leur rendant divers services (études de marché, analyse de plans marketing etc.). Avantages (confirmés par les anciens et les profs) : réseaux social et professionnel boostés, expérience du monde du travail avant l’heure, CV plus aguicheur et complément de formation très avantageux. Inconvénients : Charge de travail qui peut empiéter sur les cours et horaires pas toujours folichons (« Bah oui, parfois tu peux rester jusqu’à 22h à l’école »). Il y a peu de places pour pas mal de candidatures, mais j’ai discuté un moment avec les membres et je crois qu’ils m’ont à la bonne (surtout la trésorière, une jolie petite blonde :), donc ça devrait être jouable. 
Ma question est la suivante : de ton point de vue, et de par ton expérience professionnelle, est ce que se rajouter volontairement une telle charge de travail en école (malgré un emploi du temps déjà lourd) sert réellement à quelque chose ou est à éviter ? Malgré les avantages apparents, limiter sa vie personnelle et sa vie sociale (festive ?) en école pour favoriser ce type d’engagements (moins fun, c’est sûr) serait plutôt une bonne idée ou pas ?

Oui je sais, « ça dépend de ce que tu veux faire », mais le problème c’est que c’est pas encore très clair tout ça.
Evidemment je ne suis pas bête et je ne te demande pas une réponse parfaite qui fera jurisprudence : juste ton avis personnel.

Julien

Salut Julien,

Je me souviens très bien de toi, nous avons fait ensemble un cours de séduction vip en début d’année. En temps normal, comme tous les vip, je t’aurais appelé pour discuter de tes questions au téléphone, mais la tienne a le potentiel de concerner tant de lecteurs qu’il serait dommage de ne pas leur donner aussi quelques éléments de réponse, qu’en penses-tu ? Je sais, ma gentillesse me perdra.

Les faits : tu es sur le point d’entrer dans une bonne école de commerce et, contrairement à d’autres, tu ne t’es pas laissé convaincre que ton diplôme allait, sans autres efforts de ta part, t’ouvrir les portes d’un élite intellectuelle et financière qui n’attendrait que toi. Bravo, c’est déjà un signe de maturité que beaucoup n’ont pas. J’ai eu le malheur de relativiser un peu la toute puissance des classes prépa scientifiques un jour sur le forum (rappelant qu’une bonne moitié des sortants terminait consultant en SSII), et la réaction d’orgueil ne s’est pas faite attendre. L’orgueil, les enfants, c’est bien utile, mais pas lorsqu’il est utilisé comme cela.

La science de l’intelligence sociale

Si je voulais jouer au sociologue, je te dirais qu’une école, comme toute formation a trois rôles, dont la plupart des gens hiérarchisent l’importance ainsi :

  1. Donner une compétence technique
  2. Donner un signal au monde du travail
  3. Permettre de développer un embryon de compétence sociale (réseau)

Et 2 + 3 = ce qu’on appelle l’insertion.

L’idée, et tu as déjà dû l’entendre quelque part, est de procéder à un renversement des valeurs. D’abord, il faut vraiment être très naïf, ou désirer un job très borné, pour croire que la compétence technique que tu apprendras lors des nombreuses heures d’amphi et de TD te sera d’une quelconque utilité une fois entré dans les rangs des salariés. Je range donc la compétence technique au dernier rang des priorités de quiconque veut sortir du schéma « validez-moi, validez-moi avec des bonnes notes s’il vous plaît, j’y suis tellement habitué, ne m’enlevez pas ce plaisir ».

Ce qui ne veut pas dire qu’il faille échouer au beau milieu de l’année comme une baleine sur la côte, le corps disloqué par la bière et les joints. Le signal (voir compétence n°2) que tu enverrais alors à tes futurs recruteurs (ou plutôt, comme nous les appelons en atelier dream-job, tes clients) serait celui d’une paresse et d’une inorganisation telle qu’il faudrait avoir recours à toute la manipulation du monde pour réussir à te redonner un quelconque crédit à ton cv.

Non, l’idée est d’avoir l’idée, justement, d’utiliser les moyens de l’école (techniques, financiers, et de communication) pour commencer à développer ton réseau car ils sont sans commune mesure avec les moyens qui seront les tiens à la sortie, aussi appelés « salaire d’embauche d’un jeune diplômé ».

Identifie dans quels secteurs ton école a l’habitude d’avoir du mou dans les cordons de sa bourse ($$), et utilise la technique du grand écart : « un pied à l’école, un pied en dehors ». A l’inverse de la plupart des autres élèves dont le premier contact professionnel sera en tant que « demandeur d’emploi », fais-en sorte que le tien se déroule alors que tu as quelque chose à proposer. La vile flatterie consistant à inviter des professionnels à présenter leur activité marche toujours. Tu vois le petit point noir tout là-bas au fond de l’écran ? C’est moi, j’ai répondu à l’appel flatteur d’une école de commerce dont le bureau des élèves voulait se faire remarquer (c’était avant que je n’arrive sur place et comprenne qu’ils voulaient surtout que je passe pour un idiot et un ringard qui allait draguer toutes les filles, ils ont donc dû éprouver une certaine déception lorsque je leur ai parlé de l’intérêt d’avoir une vie riche au lieu de vouloir devenir riche).

Morale et vie riche

Les bons financiers apprennent à leurs clients qu’il faut faire travailler l’argent des autres (les banques) dans l’espoir d’en avoir un jour beaucoup à eux. Les lois universelles des hommes et de l’argent transcendent les disciplines, alors fais-en de même avec les moyens de ton école. J’irais même jusqu’à te conseiller de te débarrasser de l’aspect compétence technique (les aspects barbares, sanctionnés par des interros) en te procurant un maximum d’anales dès le début de l’année, et en identifiant parmi les professeurs les gros fainéants qui te sortent le même devoir depuis vingt ans. Et pour les matières vraiment rébarbatives qui te hérissent le poil, les anti-sèches n’ont jamais envoyé personne en prison. J’entends d’ici : et la morale ? La morale, c’est de déployer son talent à faire ce pour quoi on est fait, et faire preuve d’intégrité envers ceux qui nous aiment.

Et maintenant je vais vous livrer un petit secret : j’ai utilisé ton courrier dans la troisième et dernière partie de mon séminaire de samedi dernier consacré à l’intelligence sociale. Pour ceux qui sont confrontés à ce type de problématique, des éléments de réponse inédits s’y trouvent, prolongeant ainsi ce courrier et – bonne nouvelle – il est désormais possible de commander les enregistrements des séminaires, y compris lorsqu’ils ont déjà eu lieu.

seminaire-seduction

Quant à nous, on se reparle bientôt au téléphone ou sur Facebook

Stéphane


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7 commentaires

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  • Pour répondre à la deuxième question : si tu cherches à booster ton CV, le temps consacré à des travaux pour la junior entreprise est trop important pour justifier cela. Par contre, ça permet de gagner intelligemment des sous, ce qui n’est pas négligeable quand on est étudiant.

    Demain si j’ai le temps, je réponds à la réponse de Stéphane.

  • Spike qui cible les jeunes étudiant bobos qui ont des sous. C’est une belle leçon de marketing.

  • Julien,
    Vue ta motivation pour la junior entreprise je ne pense pas que ça soit le plus épanouissant pour toi. Je te conseillerai autre chose qui te permettent à la fois d’avoir des responsabilités et des contacts avec le monde professionnel. C’est le cas pour toutes les associations qui organisent des événements en équipe dans ton école: besoins de prestations de services, démarchage de sponsors ou intervention de représentants de l’entreprise dans ton événement. Ca te prendra moins de temps et ils y en a pour tous les goûts et tous les idéaux : gala,conférence-débats, événements culturels, sportifs ou humanitaires, voyages,BDE 4L trophy, Course-croisière Edhec… Bien argumenté, cela aura autant d’impact sur ton CV que la junior entreprise. Et si la cellule de tes rêves n’existe pas, c’est assez facile en école de créer une assoc ;).

    Pour le réseau, avoir des rapports cordiaux avec toute la promo constitue déjà un excellent réseau et ça rend d’énormes services au quotidien. Mais normalement si tu es dans une bonne école de commerce, les entreprises ne vont pas tarder à venir vous lécher les bottes et l’annuaire des anciens est un outil puissant. Donc pas de souci pour qui sait où il veut aller,… et démarcher.

  • @Sébastien : Je ne pense pas que les soirée étudiantes + bibli soit un bon moyen de faire un réseau, surtout si des gens dans ta classe sont trop arrogant et ne voit en toi qu’une « petite merde ». Je ne dit pas que tout nos camarades de classe sont à proscrire du réseau, mais d’avoir le discernement suffisant pour savoir qui sont fiables.

    Le meilleur c’est de faire en sorte à ce que son réseau s’étale plus vers les professionnel du secteur qui nous intéresse, des amis qui ont déjà un bon travail et qui nous présentera à des contacts potentiels de faire partie intégrante de notre réseaux.

    @Stéphane: J’aime bien cette article. Il ramène vite à la réalité du monde du travail. Il me rappelle le 1er de ma promo en BTS qui n’a eu aucune offre de formation post BTS malgré ses demandes. Avoir d’excellents résultats c’est bien, mais ça ne fait pas tout. :)

  • Très bonne question de Julien qui montre qu’il pense déjà sa vie et son parcours.

    Très bon article qui propose une perception constructive et non subie des études !

  • Voilà un très bon article sans langue de bois qui répond avec finesse aux appréhensions qu’on se pose tous à l’entrée d’une école et qui explique un peu mieux l’équation soirées étudiantes + bibli = réseau.

    Pas étonnant que ce discours ait déçu le BDE ;)