Du (dernier ?) intérêt des grands hôtels



J’ai souvent dit que je n’aimais pas les gens qui racontent leur vie sur un blog, mais ce n’était qu’une demi-vérité. Il fallait lire : les gens dont le blog n’est qu’une suite d’anecdotes personnelles dont aucune ne rencontre sur sa route un cerveau apte à en tirer une réflexion de portée plus large. Hier, donc, je me suis livré à une expérience amusante, qui a pourtant failli ne pas avoir lieu.

3 mois déjà se sont écoulés depuis mon anniversaire. Parmi mes cadeaux, un soin du dos dans le spa de l’hôtel Meurice, à Paris. matérialisé par une petite carte couleur os dans une belle enveloppe cartonnée. Forcément, avec les ateliers de ces derniers mois qui se sont enchaînés, j’avais totalement oublié de téléphoner pour prendre rendez-vous, jusqu’à ce dimanche, où je me suis rendu compte que le cadeau n’était officiellement déjà plus valable. Armé de mon plus grand sourire (celui qui s’entend au téléphone, comme on l’apprend aux téléopératrices), j’ai appelé hier matin à la première heure pour prendre rendez-vous comme si de rien n’était, et la suite m’a paru assez intéressante pour mériter d’être racontée. Avant de la lire, remettez bien les éléments qui vont suivre à la juste perspective de l’époque dans laquelle nous vivons :

  • les commerçants qui vous traitent comme un numéro dès lors qu’ils ont un tant soit peu le monopole sur le produit qu’ils distribuent
  • les services publics qui jouent avec vos nerfs en vous renvoyant de service en service comme un imbécile pour la moindre opération courante
  • les livreurs dont la précision dans l’heure de passage n’excède pas le « entre 8h et 17h »
  • les artisans divers qui se sentent floués s’ils n’essaient pas de vous rouler
  • les banques qui vous répondent avec une agressivité à la limite de l’insulte dès lors que vous faites autre chose que déposer de l’argent sur votre compte
  • les serveurs qui, même après 1 smic horaire de pourboire, vous considèrent comme un gêneur et un empêcheur de rentrer tôt
  • le personnel de la nuit (bars, boites) qui bat tous les records de la violence et du mépris en vous faisant sentir votre rôle de porte-monnaie servile
  • les médecins, avocats, etc. qu’il faut presque appeler « de la part de » pour avoir un rendez-vous avant 3 mois et à des heures correctes
  • etc. etc.

Et bien dans ce monde là, comme nous en discutions l’été dernier avec Adrien pendant une thalasso, l’accueil des grands hôtels est le dernier îlot de perfection en matière de service. Chaque ligne de ce qui va suivre est devenue paradoxalement étonnante, à tout parisien d’aujourd’hui :

  • aucune allusion au dépassement de la date n’a été faite, alors qu’ils avaient forcément l’information sous les yeux dans leur fichier au moment de la réservation
  • j’ai choisi librement le jour et l’heure que je souhaitais. En l’occurrence, le jour même à 16h
  • l’hôtesse d’accueil de l’hôtel m’a accompagné jusqu’à l’ascenseur, sur 50 mètres (au lieu d’un simple « prenez l’ascenseur du fond »). Totalement inutile, mais tellement savoureux…
  • je suis arrivé au rendez-vous avec une ponctualité toute relative, mais tout le monde était charmant et souriant avec moi
  • la salle de soins diffusait la musique zennifiante des magasins bio et ma masseuse n’a fait aucune difficulté pour l’éteindre et goûter un peu de silence
  • cette jeune fille, dont il était évident qu’elle préférait sortir à lire, faisait des efforts démesurés pour me parler dans un français irréprochable (à la limite du comique parfois, mais touchant de bonne volonté) et m’être agréable
  • Etc.
  • Etc

Plus globalement, tout le monde s’est montré d’un telle perfection et d’un tel dévouement que j’en suis resté coi (et con). J’aurais pu leur demander de faire le tour de l’hôtel en peignoir et en tongs-éponge, ils auraient été trop polis pour me le refuser de front. Alors, objectivement, la prestation est hors de prix pour une heure de massage (130€, soit 2 séances chez un excellent ostéopathe, qui vous fera autrement du bien), je n’encourage personne à casser son petit cochon rose pour se l’offrir, mais ces lieux doivent subsister à toute époque, envers et contre tout, afin que tout le monde puisse se rappeler de l’écart entre les références, et les autres…

Stéphane


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  • Cela révèle trois points intéressants du monde des affaires:
    – Nous sommes de plus en plus amer, nous traitant les uns et les autres comme des numéros (mise en avant de individualisme au détriment des autres : égoïsme)
    – Celui qui apporte du service avec un intérêt réel dans son client fera toujours la différence
    – Celui qui pourra se payer des services haut de gamme, et bientôt appelés tout simplement service tant les autres services seront devenus des actes de vente (il n’y a qu’à voir la différence de traitement entre une classe éco et une classe business) aura une vie beaucoup plus agréable.

    Ignoti nulla cupido…