Le Mépris



Ainsi commence Le Mépris, roman le plus célèbre d’un des écrivains contemporains les plus célèbres et les plus ignorés à la fois, Alberto Moravia

« Durant les deux premières années de mon mariage, mes rapports avec ma femme furent, je puis aujourd’hui l’affirmer, parfaits. L’objet de ce récit est de raconter comment, alors que je continuais à l’aimer et à ne pas la juger, Emilia au contraire découvrit ou cru découvrir certains de mes défauts, me jugea et, en conséquence, cessa de m’aimer. »

La raison de cette incompréhension, vous l’avez sous les yeux. Tout son style est ainsi, désarmant d’une simplicité qui cache un vrai travail et une intelligence sociale hors normes. En cela il est de ceux à appliquer le mieux la devise de Nietzsche, tout esprit profond s’efforce d’être clair, que je complèterais d’un « et les méandres de l’ombre sont faits pour impressionner les pauvres d’esprit ».

Je compris alors que depuis un mois j’avais essayé de m’habituer à une situation intolérable, sans y parvenir ; en réalité je ne pouvais plus supporter de vivre ainsi entre Emilie qui ne m’aimait pas et un travail que, par la faute d’Emilie, je n’aimais pas. « Je ne peux plus continuer sur cette voie, me dis-je, il faut une fois pour toutes que je m’explique avec ma femme »

Mais outre ce style démoniaquement pur, qui je le sais ne vous intéressera pas tous, c’est également l’un des plus connaisseurs des relations hommes-femmes, et sa façon d’imbriquer les comportements dans des subtils rapports de classe m’a fasciné au point de lire tout ses livres, à l’exception de ses carnets de voyage en Afrique et de sa pièce de théâtre.

Je mets Le Mépris dans cette rubrique parce qu’il contient un peu de tous les autres, et aussi parce que Godarg l’a immortalisé, mais Le voyage à Rome, l’homme qui regarde ou ses nouvelles (Les Nouvelles Romaines I et II, mais aussi « Bof ! ») qui sautent gaiement de la joie à la tristesse, sont des bonheurs. On dit qu’il faut sortir d’un livre détendu ; j’aime sortir d’un livre impressionné et intelligent, et si je suis détendu, alors tant mieux.

Ah oui et une dernière chose : outre qu’il vous en apprendra sur la Femme par ses portraits psychologiques et sociaux à la serpe, il initiera ceux d’entre vous qui aiment écrire à un art bien particulier, celui de la fin, qui m’a inspiré beaucoup de conclusions de récits.

Stéphane


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10 commentaires

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  • Fabulous Fab! En même temps qu’il packageait des prêts hypothécaires pourris, il commentait sa lecture de Moravia.. pour rappel Fabulous Fab était le pseudonyme utilisé par Fabrice Tourre, le trader de goldman impliqué dans la crise des subprimes. Compte tenu de la date je mets ma main à couper que ce soit lui, ça coïncide parfaitement. Que vaut la souffrance narcissique d’un « AFC » par rapport à des milliers de familles qui perdent leurs logement? Ça donne le vertige n’est ce pas?

  • Une femme peut pardonner beaucoup á son homme, mais elle ne lui pardonnera jamais de ne pas se comporter comme un homme, « un vrai » , la sanction est d’autant plus cruelle qu’elle se loge au niveau inconscient. Autre morale du livre : Il ne faut jamais rien sacrifier á une femme, il ne faut jamais renier ses valeurs devant elle, sinon elle vous méprisera. Enfin , ne jamais rationaliser et expliciter le désamour qu’une femme ressent envers vous , cela est le signe ultime de votre la soumission.

  • Alors quelqu’un qui écrit : « me jugea et, en conséquence, cessa de m’aimer » est sûrement un grand poète ou romancier (il faut d’ailleurs que je lise absolument ce livre car il m’intrigue) mais ne peut être quelqu’un qui comprend les femmes.

    On ne cesse pas d’aimer un homme parce qu’on a commencé à le juger ou à voir ses « supposés » défauts (franchement on a tous des défauts et cela, tout le monde en est conscient, même les femmes figurez-vous). On cesse d’aimer un homme qui, soit, a fini de s’occuper du couple et de la famille (même si quelques femmes ceci dit s’en accommodent très bien voire le recherchent), soit, qui a cessé d’incarner ce qui nous émouvait/fascinait chez lui, soit, que nous-même avons cessé de rechercher ce qu’il incarne (parce que les femmes aussi changent…).

    Mais un homme qui n’a pas vu sa femme se détacher de lui (mais inversement pour une femme) ne pourra pas comprendre pourquoi elle est partie, parce qu’il ne saura pas quel a été le déclencheur. Et pourtant, s’ils avaient parlé, s’ils avaient eu des relations plus proches, il aurait vu qu’elle désapprouvait certains de ses actes, qu’elle lui en voulait pour d’autres, que ses opinions politiques/philosophiques/etc. se modifiaient avec le temps. Et oui, c’est tout beau la séduction, mais tous les jours, c’est surtout la proximité qu’il faut garder, la curiosité de l’autre. Même quand on est aspiré vers autre chose, professionnelle ou autre.

  • ce livre est vraiment interressant et je dirais qu’en amour tout s’apprends et se dit.la femme doit apprendre à aimer son mari malgré ses défauts et lui dire si quelque chose ne va pas.il nous montre ainsi un autre aspect plus touchant et plus poignant de la vie de couple.Ainsi la sensibilisation est de mise dans tous les couples.

  • Oui, un grand roman psychologique sur l’amour, les rapports conjugaux… A la fin, je me suis posé la question : finalement, que veut une femme, qu’on l’aime ou qu’on la protège, qu’on l’impressionne ? Je le comparerais un peu au « Adolphe » de Benjamin Constant (même si l’histoire n’est pas la même et que, bien évidemment, les époques divergent) pour la concision de l’écriture, bien que celle de Moravia soit plus sensuel, proche d’un Camus par exemple. Mais ce roman est également passionant par la réflexion sous-jacente, je dirais la nostalgie d’une époque plus pur et audacieuse, celle d’Ulysse d’Homère, la critique géniale, ironique et féroce de la psychanalyse (qui rend tout vicieux, banal et moderne) et enfin le thème du cinéma, analysé avec subtilité par Moravia. Donc une certaine critique de la modernité. Bref, un roman génial et stimulant!

  • On en apprend beaucoup dans ce livre, comment être et rester le prix dans la relation avec sa femme. On voit aussi l’importance d’être un homme, un vrai. Mon passage préféré:  » J’étais l’homme civilisé qui dans une situation de caractère primitif, en face d’une faute contre l’honneur, se refuse au geste du coup de couteau; l’homme civilisé qui raisonne même en face des choses sacrées ou réputées telles « .

  • Ce roman est terrible, et si les sentiments de l’AFC et de la femme sont si bien décrits, c’est que Moravia a vécu cette situation avec l’une de ses compagnes, et cela se sent, c’est impossible d’évoquer de tels sentiments sans les avoir éprouvé, et je dois dire que j’ai « lu » ce que j’éprouvais moi, et çà m’a aidé à comprendre, certes dans la douleur…mais comprendre tout de même.
    J’ai revu évidemment le film (de Godart), qui est peut-être même supérieur au roman, mais il faut dire que j’avais vu le film avant de lire le roman. Le film est pour moi le plus beau de tous (un des seuls que je possède), avec ses différents niveaux d’interprétations, Brigitte Bardot sublissime, des images d’une splendeur, la fameuse musique à tomber, une vraie histoire, un fond et les formes…bref ce film est pour moi une jouissance renouvelée à chaque fois.

  • Livre magnifiquement écrit. A peine commencer j’avais envie de le finir le plus rapidement possible (3 jours)… Un suspens qui vous tient… Une description psychologique et des détails qui vous font vivre le livre dans ce qu’il y a de plus sensible en vous…le coeur. On croirait vivre ce que vit Molteni. Dès le premier chapitre on comprend (avec bcp de lucidité) la raison du mépris… La suite vous raconte la chute terrible. Il fait prendre conscience de l’importance de garder un comportemnt viril, s’affirmer avec dignité et fermeté, dans une relation. Rien n’est jamais acquis vous devez restez le prix aux yeux de votre femme et de votre entourage.
    Un livre ecrit simplement, un livre qui décrit a merveille les sentiments (des femmes).

  • Heu… Certe salimovich, mais aurais-tu la version française par hasard?

  • aimer c savoir donner ;jusqu’a l’infini,alors si une femme cesse d’aimer Q1DONT ILS ONT choisi et opté de vivre ensemble pour le reste de leur vie c que cette femme est trop égoiste ,pourquoi l’avoir aimé auparavant,alors?,pour ce fait il faut tjrs faire confience à soi mm,sa veut dire que tt les etre humin ne sont pas pareil ,pourquoi donc faire confience à q1 si on ne fait pas confience à soi…………………..