Plus d’un an après 4 films légers qui en disent lourd sur les femmes, il était logique que vienne la suite… sous la forme de son exact contraire : 3 films, qui ne sont ni légers ni drôles, mais qui en disent vraiiiment long sur les femmes (i.e. des films sur l’amour… façon « côté obscur »).
Honneur aux aînés, commençons par le plus ancien de ces 3 œuvres cinématographiques dont aucune n’est un chef d’oeuvre mais tous d’excellentes, solides réalisations.
Malèna, de Giuseppe Tornatore
Monica Bellucci incarne l’essence de la féminité (99% du genre « F », comprendront les participants à mes séminaires) dans un petit village sicilien où les hommes rivalisent pour l’insigne honneur de respirer les effluves de son parfum, ou d’essuyer la semelle de ses chaussures.
Un pouvoir de séduction poussé à son paroxysme qui se retournera progressivement contre elle, les quolibets s’organisant bientôt en bassesses, puis vengeance, puis agressions morales et sexuelles diverses.
Jusqu’à l’arrivée de la guerre où, frappée par la disparition de son mari, elle n’aura plus pour ressource que de vendre son corps à l’ennemi, et je ne vous dis pas la fin mais ce n’est pas gai :/
Grandeur et misère des courtisanes.
Anna Karenine, de Joe Wright
Quand un roman fait se pâmer des millions de spécimens féminins à travers le monde, il faut comprendre les leviers sur lesquels il appuie…
Si vous n’avez pas assez de « F » en vous pour vous farcir l’insupportable roman qui a pourtant , goutez tout de même au film, vous allez voir, c’est pas triste (façon de parler).
Anna, dont le secret agenda (accompli) était d’épouser un notable et de jouir d’une vie mondaine et rangée, entre le théâtre et la bonne pour les enfants, s’enflamme pour l’entreprenant et délicat Jude Law (sic), dont le réalisateur a même l’ignominie de nous montrer en gros plan la mort de son beau cheval blanc… C’est à en rire et à pleurer en même temps. Heureusement qu’elle finit par abréger les souffrances du spectateur quand, réalisant probablement son abyssale vacuité, elle se jette sous un train.
A voir quand même pour comprendre ce qu’une femme entend par « libre de rêver ».
Shame, de Steve McQueen
Sinon le plus récent, du moins celui que j’ai vu en dernier, et qui m’a passablement dérangé par son amorale crudité.
Une frère et une soeur, tous deux dérangés, sont en proie à des démons qui divergent mais se rejoignent : il vit de sexe tarifé, et elle attente régulièrement à ses jours après des rencontres amoureuses désastreuses. Et derrière eux, en toile de fond, le doute d’abus dans l’enfance.
Je vous recommande particulièrement de mettre en parallèle de mes séminaires le passage J’essaie de t’aider ou, sous couvert de l’aider à surmonter le piège dans lequel il s’enferme, elle fait reposer sur ses épaules le poids de sa propre existence, lui confiant tacitement la responsabilité de l’empêcher de se tuer. Bel exemple de double langage des femmes.
Le côté obscur des films sur l’amour
Je vous avais prévenu, ce n’est ni léger ni drôle aujourd’hui…. Mais comme disait Luc Besson à la sortie de Nikita, après le Grand Bleu (c’est à dire à l’époque où ses films présentaient encore de l’intérêt) :
on ne peut pas regarder que le bleu, il faut aussi voir le noir
Stéphane
Avez-vous vu l’un de ces films sur l’amour ? Qu’en avez-vous pensé, point de vue rapports hommes-femmes ?
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« Grandeur et misère des courtisanes. » SPLENDEURS et non « grandeur » mais je pense que tu dois le savoir.
En effet, ta phrase est bien vue, je pense que Tornatore s’est inspiré de Splendeurs et misère des courtisanes de Balzac car Malena a tout de la « Torpille » Esther Gobseck. Les similitudes entre les deux sont très nombreuses: le statut de bombe atomique, la jalousie des autres femmes, le statut de proie: les hommes l’acclament certes mais seulement car ils veulent la posséder pas par amour, seuls deux hommes l’aiment vraiment (un en obsession amoureuse et un dans un amour réciproque) mais ils ne peuvent pas exercer leur amour pour la sauver.
Concernant les leçons sur les femmes, on perçoit un peu mieux que ce que vit une vraie bombe: une forme de solitude de la personne acclamée mais non appréciée, jalousée qui va les forcer dans la vraie vie à accumuler les amies filles « moches » et les mecs en friendzone.
Si Malena est la version italienne d’Esther Gobseck, je vois en Anna Karenine, l’Emma Bovary russe. Leur vie a été guidée par le même secret agenda (bon mariage, vie mondaine, amour passion), même sentiment d’échec et d’ennui même si Anna s’en sort mieux, même recours à des « interdits » pour combler la distance entre le rêve et la réalité (amant pour l’amour passion chez Anna, Emma rajoute l’accumulation de dettes pour avoir la vie mondaine),même naïveté exarcerbée, même destin tragique à la fin puisque désespérées, elles se suicident.
Anna Karenine a pu toucher les femmes en pointant leurs rêves dessinant les contours de l’homme parfait qui serait la réunion des qualités des deux hommes de sa vie. D’ailleurs, le fait qu’ils ont le même prénom est loin d’être une coïncidence. Comme pour Emma Bovary, elle tente de combler l’écart entre ses rêves et la réalité. Je vois dans les échecs de ces deux dames, une leçon assez cruelle à propos des rêves: si on n’est pas à la hauteur de la réalité, les rêves tuent. Dans chaque aspect de leur réalité (épouse, mère, amante, mondaine) ,Anna comme Emma montrent leur faible valeur, du coup, leurs rêves ne font que faire éclater le fait qu’elles sont loin d’être à la hauteur donc tout est perdu pour elles.
Shame est celui qui m’a le plus déçu, je l’ai trouvé un peu vide et il verse un peu trop dans le côté voyeur/trash un peu trop facile dans lequel tant de films tombent pour attirer le téléspectateur. Cela est d’autant plus amplifié par la faible quantité de dialogues qui ,si elle a l’air voulue, aurait pu donner plus de profondeur.
@JAD : pas vu le « combien tu m’aimes », je le commande aussitôt merci!
Merci pour cet article Stéphane. Pour ma part je n’avais toujours pas vu Shame qui m’a l’air d’être très profond comme film.
En ce qui concerne les autres, j’avais déjà vu Malena et je trouve que c’est un très bon choix pour illustrer ce que la femme fatale dans toute la beauté de sa féminité représente.
Outre ces propositions, je conseille aux lecteurs de ta newsletters de regarder aussi un film de Bertrand Blier avec Monica Bellucci et Gérard Depardieu: Combien tu m’aimes? Selon moi il illustre tout aussi bien l’image véhiculée dans Malena de la femme fatale désirée par tous les hommes
Qu’en penses-tu ?
@David : haha, il faut suivre l’histoire dans les prochains newsletters ;)
Merci pour cet article, cela faisfait un bout de temps que je voulais revoir Malèna, dont j’avais oublié le titre.
Sinon, des nouvelles de ton envie de chaton Stéphane ?
je suis un fane de la seduction