Apprendre à séduire, comme apprendre n’importe quoi d’autre, consiste à acquérir un ensemble de connaissances par un travail à intellectuel ou par l’expérience. Ça, c’est la définition. En pratique, c’est « un peu » plus compliqué : quelqu’un a déplacé la ligne de départ.

On commence rarement au zéro absolu dans un domaine. On commence par tout un ensemble d’idées plus ou moins fausses. S’il fallait vous en convaincre, pensez aux relations hommes-femmes. Vous vous souvenez de l’époque où vous pensiez qu’il suffisait d’être tendre avec, de lui dire qu’on l’aime, de la câliner, de la protéger, de la faire se sentir bien… En matière de séduction, c’est à peu près le message que l’on m’a fait passer, avant… Et si seulement c’était le pire. Nous partons le plus souvent de très loin derrière la ligne de départ, car nous pensons savoir, nous avons des acquis qui sont le plus souvent faux. Ne partez jamais en pensant ne rien savoir, mais partez du fait que vous commencez sur de mauvaises bases.

Par exemple, au départ, vous savez qu’il faut être gentil avec les filles, parce que maman l’a dit, donc c’est vrai (!). Mais par l’expérience, vous remarquez qu’être gentil ça ne marche pas vraiment, ou pas du tout avec les filles, donc vous vous posez des questions, si vous avez la finesse d’esprit de vous en poser. Alors, vous vous dites que si être gentil ne marche pas, alors il faut être son contraire, il faut être le contraire : méchant. Chose étonnante, ça ne marche pas non plus. Vous faites une chose et son contraire, et ça ne marche dans aucun des 2 cas. Pourtant lorsque vous demandez à ceux qui arrivent à sortir avec n’importe quelle fille (c’est une image, la phrase exacte serait « avec les filles de leur choix ») eux aussi vous disent qu’il faut être gentil avec elles. Enigme qui ne prend fin qu’à condition, comme en dissertation, de questionner le sujet : gentil, ça veut dire quoi au juste ?

Où suis-je, dans quelle étagère…

Jusqu’à très tard (certains ne commenceront même jamais), nous ne pouvons pas décider de ce que nous devons apprendre, ou de ce qu’il nous est nécessaire pour notre (sur) vie. Nous arrivons dans un monde qui a déjà décidé de ses codes, de sa culture, de sa manière de fonctionner, et aussi de la façon dont il allait nous transmettre son passif. L’alphabet est une évidence pour nous, on n’y pense même pas. Mais si vous étudiez les langues asiatiques (entre autres), vous vous rendrez compte qu’il y a une légère différence dans la façon de concevoir le langage, et c’est valable pour beaucoup de choses. Un de mes profs de sociologie me disait « mais vous avez prévenu ces abrutis de parent que leurs bébés ne sont pas capables de comprendre le sens des couleurs avant qu’on ne leur enseigne ? Voir leur fille dans une couverture rose, et leur garçon dans une bleue les rassure quant à la sexualité future de leur progéniture, mais c’est tout ». Imaginez un instant que vous mettiez votre nouveau-né nommé Mathieu dans du linge rose… vous ne recentreriez pas comme un léger malaise ? La signification vient d’un passé psychosocial inhérent à toutes cultures. Comprendre ces liens est une forme d’intelligence, mais les rejeter est totalement absurde, c’est comme rejeter le fait que les femmes peuvent porter la vie en elle, et pas les hommes.

Lire Montherlant ou Nietzsche, oui. Commencez par ces auteurs uniquement parce que l’on en parle sur ce site, non, surtout lorsque le dernier livre que l’on a ouvert est « Le malade imaginaire » avec madame Ducas en 4èmeC. Les gamins de 18 ans qui citent Nietzsche, hors contexte en plus, n’ont pas la moindre idée de ce qu’il raconte par rapport à un type de 30 ans qui est passionné de littérature depuis ses 14 ans. Et ce type n’a sûrement pas la même vision des choses que son père de 60 ans qui à lui-même écrit un livre reconnu pour expliquer Nietzsche. Mon prof de sociologie toujours « Si vous voulez vraiment comprendre un auteur et ce qu’il raconte, étudiez aussi l’histoire* dans lequel il s’inscrit » (*Histoire aussi bien historique que personnelle). Ce à quoi il ajoutait « et faites le dans le texte ! », pour nous rappeler qu’un auteur n’est réellement compréhensible que dans sa langue maternelle. En effet, toujours pour citer ce prof, « chaque mot implique des choix théoriques », c’est-à-dire que vous devez étudier le contexte pour comprendre une histoire, il en va de même pour tout type d’apprentissage, de la séduction aux maths, en passant par la cuisine ou la musique. D’un autre professeur de mathématiques cette fois-ci, je tiens cette phrase « En math on vous apprend quelque chose une année, et on vous démontre que c’est faux l’année suivante, ça vous fait pas chier ? »

Commencez par le commencement

Là encore, c’est une histoire de contexte. La pomme qui tombe de l’arbre c’est simple pour un physicien au collège, un peu plus compliqué pour un amateur de physique quantique même si au final, la pomme, elle est quand même tombée ! L’une de mes lois favorites dans le livre de Robert Greene « les 48 lois du pouvoir », c’est celle qui préconise qu’il faille savoir jongler avec l’incertitude. Il n’y a rien d’ultime, rien d’absolu (même ça, ce n’est pas absolu) et LE savoir, LA méthode, LE bon truc à apprendre ça n’existe pas.

Si vous voulez apprendre à séduire (ou apprendre autre chose), il va vous falloir commencer par la base. Si la série des machins-trucs-bidules pour les nuls (For Dummies en Anglais) est trop compliqué pour vous, ou que vous n’arrivez pas à finir ce malheureux livre de 400 pages parce que vous n’y voyez pas l’intérêt, n’essayez même pas de dire que vous y connaissait quelque chose en peinture juste parce que vous avez pris en photo la Joconde au Louvre, ça tout le monde le fait. Au pire, allez poser deux questions au conservateur du musée (même celui du coin de la rue), vous apprendrez obligatoirement des détails que personne ne voit.

Une histoire d’intelligence ou d’intelligences ?

Définition de l’intelligence : Faculté de connaître, comprendre.
Mais comprendre quoi ? Il y a en réalité une multitude de domaines qui nécessitent des types d’intelligence différente. (Liste non fixe divergeant suivant les experts, mais ça vous donne une idée)

  1. L’intelligence logico-mathématique : l’aisance à résoudre un problème, à jouer avec les nombres, à faire des liens logiques. (Scientifique, joueur d’échec)
  2. L’intelligence spatiale : la compréhension que l’on a dans l’espace à une ou plusieurs dimensions. (Architecte, géographe, sculpteur)
  3. L’intelligence verbale : la facilité à s’exprimer, à se faire comprendre, dans une ou plusieurs langues. (Poète, interprète, politicien-communicant)

Ce sont des trois intelligences qui sont évaluées par le biais du QI.

  1. L’intelligence intra-personnelle : la faculté à être objectif avec soi même, à se connaitre, ses forces et faiblesses. Le développement personnel agit sur ce point. On peut y englober l’intelligence émotionnelle (des fois mesurée par le quotient émotionnel, QE) pour savoir si vous savez décrypter ce que vous ressentez.
  2. L’intelligence interpersonnelle : l’interaction avec les autres, avec les groupes, les organisations humaines. La séduction demande une bonne dose de cette intelligence.
  3. L’intelligence musicale : le rythme, la mélodie, la hauteur des notes…
  4. L’intelligence kinesthésique : connaitre son corps, ses mouvements, son équilibre, de quoi votre corps à besoin pour fonctionner correctement, ou comment le faire fonctionner (sportif ou travailleur manuel)
  5. L’intelligence naturaliste : être capable de nommer un oiseau, de dire à quelle espèce il appartient, classer dans une catégorie (zoologiste, botanistes…)
  6. L’intelligence mécanique : de quelle façon fonctionne un mécanisme plus ou moins automatique, du couple vis/tournevis, au moteur d’une formule 1
  7. L’intelligence technologique, vous savez synchroniser votre BlackBerry avec votre lave-linge, ou vous vous grattez la tête quand on vous parle de mise à jour ?
  8. L’intelligence spirituelle : « être ou ne pas être, telle est la question ! »

De l’action !

Un intelligent assis va moins loin qu’un con qui marche ! Il faut comprendre qu’une personne qui réfléchit n’avancera jamais, mais ne se trompera jamais non plus, et un con ira de l’avant, même s’il va dans le mur. Il faut faire la part des choses entre la réflexion et l’action, ni trop de l’un, ni trop de l’autre.

Comment agir me demanderez-vous ? De la seule et unique manière que je connaisse : en se trompant ! Vous aurez beau collecter toutes les recettes de charlotte au chocolat que vous voulez, tant que vous n’aurez pas essayé, vous ne saurez pas comment faire une charlotte. De plus, même si vous réussissez à faire quelque chose de mangeable, vous n’aurez fait que copier ce qui a été fait avant. C’est bien, mais il y a mieux. Vous pouvez faire votre propre recette avec une touche de vanille par ici, ou au fruit rouge avec une cerise dessus, pour que le goût concorde mieux avec le reste du repas. Pour ça, il faut commencer par savoir de quoi est constitué un gâteau, dans quelle proportion, à mélanger dans quel ordre, de quelle manière, à chauffer à quelle température… ça, c’est la base. Une fois et une fois seulement que vous avez les bases, vous pouvez improviser pour faire un gâteau à votre sauce. Or comme vous allez rentrer dans un terrain inconnu, là où il n’y a plus personne pour vous tenir la main, vous allez forcément vous planter. Rassurez-vous, c’est une bonne chose. À moins que vous soyez chanceux, vous n’arriverez pas au bon dosage, à votre propre bonne recette du premier coup. Il vous faudra réessayer plusieurs fois.

Maintenant, tout dépend de comment vous voulez savoir cuisiner. Comme tout le monde ? Demandez à n’importe qui. Comme un chef ? Demandez conseil à un chef, ou suivez des cours avec lui, quitte à devenir chef à votre tour si vous êtes passionné. Sans en arriver à ce point, n’oubliez pas que si vous voulez inviter des personnes à manger chez vous, elles ne sont pas là pour le menu, mais pour vous ET pour le menu.

Je parle d’une recette, mais ce n’est pas pour ça qu’il y en a une en matière de déduction, du moins pas celle que vous croyez. Il faut vraiment être complètement anormal pour penser que la séduction puisse se réduire à un enchaînement d’actions à suivre dans un ordre préétabli et millimétrique, indépendamment de toute situation. Oui, la séduction est une histoire de dosage, de goût et surtout de temps, que ce soit de la patience ou du timing. Non, je n’ai pas comparé une femme à un gâteau, c’est une image pour vous faire comprendre la logique de l’apprentissage, je précise, si jamais une chienne de garde passe dans les parages, je n’ai pas envie de me faire mordre. On ne sait jamais, a force d’enrager, il se pourrait bien qu’elles aient pour de bon attrapé la rage. Et pas celle de vivre.


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9 commentaires

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  • Le jeu est un mécanisme qui permet aux animaux comme aux hommes de créer du lien social (il est rare de jouer tout seul, le cas échéant, c’est par défaut). Ca se discute.

    Un peu comme le comique, chez les hommes seulement, voir Bergson et toute la clique.

  • Vous n’essayeriez pas de monter votre armoire ikéa sans avoir préalablement compris la notice de montage n’est-ce pas? C’est la même chose ici. Il n’en a pas l’air parce qu’il est peu concret, mais intégrer le message de cet article est fondamental. Il nous apprend comment se servir du site, en quoi tout lire boulémiquement comme une fin en soi est absolument stérile. Relisez-le avec attention, c’est la base d’un développement personnel sain et efficace.

  • Je trouvais les articles des derniers mois un peu plat. Celui-ci est excellent. Vraiment.

  • Vous n’essayeriez pas de monter votre armoire ikéa sans avoir préalablement compris la notice de montage n’est-ce pas? C’est la même chose ici. Il n’en a pas l’air parce qu’il est peu concret, mais intégrer le message de cet article est fondamental. Il nous apprend comment se servir du site, en quoi tout lire boulémiquement comme une fin en soi est absolument stérile. Relisez-le avec attention, c’est la base d’un développement personnel sain et efficace.

  • Le fait que les « idées s’entrecroisent » dénote une chose sur le fond de l’article, ou plutôt sur la pensée de son auteur. C’est que ce dernier considère que « tout est lié » comme Léonard de Vinci le disait lui même ceci expliquant qu’il s’intéressait à de nombreux différent champ de la connaissance (art, médecine,sciences…)c’était un polymathe. L’unité du savoir…la nécessite pour les Hommes de le recouper, de le catégoriser pour avoir une maîtrise relative sur la réalité, n’oublions pas que c’est une méthode indispensable (on ne peut pas tout savoir sur tout) mais que la méthode n’est pas la réalité. Par exemple, l’impossibilité d’unifier la physique quantique et la théorie de la relativité (théorie très contradictoire) ne nous empêche pas de vivre dans une réalité physique cohérente… L’indivisibilité du réel, n’apparaît pas dans les théories humaine (on a toujours pas de théorie du tout en physique), en revanche ces théories sont tout à fait utiles dans des domaines précis.

    « l’apprentissage n’est pas linéaire », c’est ce qui expliquerait l’apparente confusion de l’article. L’article est dense, il contient de nombreuses références, de différents domaines et l’intégration du contenu de cet essai nécessite une mise en lien des différents concepts qui y sont présentés. Je dirais même que ça nécessite l’utilisation plus active de son hémisphère droit…La confusion viendrait de la non mise en lien de ces différentes idées dans une approche plus global. Je ne sais pas si c’est ce que tu as voulu faire Spike, mais c’est comme ça que ça me parle.

  • Sur le point 6 (Si avec ça vous ne changez toujours pas, c’est que vous ne voulez pas vraiment changer, vous en avez envie, mais vous ne voulez pas.):
    comment expliques-tu le paradoxe? L’inconscient qui est un ennemi?

  • Pavé César!
    Article riche et motivant.

    Je pense que l’article est décousu car l’apprentissage l’est.
    Un article trop pointilleux n’aurait pas l’énergie du changement en lui.

    Même en conseil, dans la méthode du rétroplanning, tout ne se fait pas dans les temps mais autour. Il faut tout le temps ajuster sa progression dans le bon sens en franchissant des paliers.

  • Je paraphraserai bien le dernier épisode d’une série actuelle en déclin : « The Gentleman ! » Courbette respectueuse,

    Un article qui fait bouillir la matière grise, le temps qu’elle trouve ce qu’il faut garder, appliquer et repenser (au moins trois jours).

    PS: C’est quoi le traitement de la schizophrénie ?