Vos soirées, rendez-vous, aventures, etc.

Modérateurs: animal, Léo

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By coug
#120255 Pas forcément, surtout si elle bosse dans du haut de gamme, ce qui est probablement le cas (Hustler, etc.).
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By BelAmant
#120281 [quote="Stéphane"]Voix off

Ecoute grosse ganache, tu peux rester sanglée dans ton silence aussi longtemps que tu veux, je finirai par tout savoir de toi, tout. Tu videras toi-même tous tes placards un par un, à la recherche du moindre détail de ta vie, de la moindre note de restaurant, de tout ce dont tu penses que ça pourrait présenter un vague intérêt à mes yeux, te rendre vaguement réelle, et alors, et alors seulement, c’est moi qui regarderai à travers toi, dans l’irréel, comme si tu n’existais pas.

Je visualise terriblement la scène et la pensée qui peut surgir à ce moment. Lâcher une nouvelle information au compte goute et rappeler subtilement l'ancrage de cet instant où elle t'a révélé son métier.

Difficile de se contenir.

Je vois avec cette pensée une certaine similitude à l'oeuvre de Pierre Louys. Une perte de contrôle. Rééquilibrer ce qu'elle nous enlève, ce que nous n'avons pas d'elle.

Mais en l'occurence, ce n'est pas l'envie de la posséder qui hante ici, c'est l'envie de la connaitre. De la percer à jour.
Et c'est là la chutte dans le livre. Cette femme, tu t'en fais une mission, naissante de la rage. Et le lien entre l'obsession et le pouvoir qu'on lui donne est alors infime.

Tu ne sais plus si c'est la femme où l'envie de la connaitre qui t'obsède.

Elle a dû en faire souffrir plus d'un. Et leur faire perdre la tête.
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By Transcendantal
#120288 [quote="Asimov"]Du bon sens bon sang...

Par pitié, arrêter de vous focaliser sur un détail aussi inutile que la marque de voiture du récit, vous passez a coté de l'essentiel.
Ca me rappelle l'article de stephane sur les 12 vêtements indispensables de cet hiver ou la quasi totalité des gens ont dissertés sur le class G...

"Quand le Sage montre la lune, l'imbécile regarde toujours le doigt..."


Attendez les mecs, je posais juste une question de précision linguistico-sémantique :mrgreen: J'y peux rien si à chaque fois qu'on parle voiture, ça part en couilles de la sorte. On a le droit de parler voiture (surtout si on s'y connaît vraiment). Mais, il est vrai, ce sujet n'est pas vraiment le lieu pour ça.

Et puis, moi je l'aime bien la 3 6 Modena (avec boite mécanique bien-sûr, pour le "clac" mythique quand tu passes les rapports :mrgreen: )

Ok je sors :arrow: :mrgreen:
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By Stéphane
#120505 [size=150]Chapitre IX : Permis de tuer[/size]

[img]http://img638.imageshack.us/img638/6565/tumblrm0q86xyobn1qg3j6j.jpg[/img]

J’ai pris mon temps pour garer l’auto. Pas que la mission s’avérait particulièrement délicate - à la campagne la place est moins comptée - mais braquer sur de larges allées de gravier blanc est un plaisir de fin gourmet. Après avoir fait mumuse avec le volant autant que possible sans que cela n’éveille trop de soupçons sur mon âge mental, j’immobilisais la voiture sous un arbre dont j’ignorais le nom mais qui ne manquait pas d’un certain charme fatigué. Vanessa descendit sans attendre que je lui ouvrisse ; malgré ses talons aiguille, elle semblait indifférente au gravier et marchait comme sur de la moquette. Je cherchais les anses des sacs au fond du coffre étroit quand un voix se fit entendre (la première depuis des heures, pensais-je en souriant).

C’était la propriétaire, un peu raide dans son bonjour comme dans sa posture mais après quelques mois j’était accoutumé à ce genre de réactions, Vanessa avait le contact revêche avec les autres femmes. Non qu’elle manquait de façons, ni qu’elle faisait en sorte de les provoquer en aucune manière, mais quelque chose dans son être semblait les renvoyer - surtout ses aînées - à l’inanité de tous leurs efforts ridicules pour se montrer séduisante et pour plaire. En présence d’une autre femme, le processus se reproduisait presque toujours à l’identique : celle-ci m’adressait d’abord le smic du sourire poli (qu’il fût amical ou de courtoisie), puis son regard sautait immédiatement sur Vanessa qu’elle auscultait et dépeçait des yeux comme une hyène aurait voulu le faire d’une antilope. Vous ne serez donc pas surpris si, des deux sexes, Vanessa préférait les hommes envers et contre tout, et ce malgré les tonnes de regards baveux qu’elle devait essuyer en dansant sur les podiums : les hommes, aussi, rêvaient de la dépecer, mais pour la dévorer. Les femmes, elles, ne rêvaient que de la tuer.

D’un pas toujours un peu raide malgré ses petits mocassins Salvatore Ferragamo, notre hôte nous escortait par le perron et les dédales de couloirs jusqu’à notre chambre en nous récitant quelques faits historiques concernant la propriété, dont la construction remontait à plus ou moins un siècle et demi, et qui devait selon toute logique avoir appartenu à sa famille depuis lors. Mais, par téléphone, j’avais spécifiquement choisi une certaine chambre, et j’attendais avec une certaine impatience de voir de mes yeux la forme en demi-lune qu’on m’avait décrite. La porte s’est ouverte avec un craquement de bois caractéristique, puis nous avons pu pénétrer. Au centre, encadré de deux chevets, se dressaient un lit de style Louis XV tendu de bleu sous ses coussins. Autour, les meubles, de style également, se rangeaient sagement dans l’attente qu’un visiteur leur confie ses affaires l’espace de quelques nuits. C’est drôle, une chambre concentrique, presque ronde, c’est grand et pourtant vous y êtes ramassé, comme dans un oeuf. J’aime cette sensation de se reposer dans un endroit confiné. Dans la maison de mes rêves, plutôt une infinité de petites pièces qu’une seule immense façon loft. Les lofts sont faits les pour les décorateurs : ils n’y habitent pas, ou pas très longtemps, alors ils peuvent se permettre d’effacer tous les murs, de poser une chaise longue LeCorbusier et une peau de bête en plein milieu, puis de le revendre le tout pour 4 fois la mise et de partir s’enfiler avec leur chéri dans un petit palazzo à Venise.

Soudain l’eau se mit à couler dans la salle de bains. C’était Vanessa qui, comme d’habitude, s’était échappée et réfugiée au point d’eau. Jamais rencontré quelqu’un qui se lavait autant, à se demander ce qu’elle pouvait y foutre. Je restais immobile, allongé sur le lit, tout habillé, en attendant qu’elle ait fini ses ablutions. La nuit, qui avait gagné du terrain, rentrait maintenant largement dans la chambre et quand Vanessa ressortit il faisait presque complètement noir. C’était la première fois depuis longtemps que je la voyais pieds nus ; et comme toutes les filles apprêtées elle marchait sur la pointe des pieds, aussi le parquet ne croassait-il qu’en sourdine.

J’avais faim, les restaurants fermaient tôt, aussi lui dis-je de se rhabiller pour partir aussitôt. Elle fit un peu trop de cinéma et nous partîmes en retard : je fus obligé de rouler à tombeaux ouverts pour trouver un endroit accueillant. En poussant la porte de ce petit restaurant de Normandie, je remarquais que des pommes étaient dessinées en frise sur le haut des murs. Et que les hyènes avaient déjà commencé de nous regarder.

A suivre.
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By isador
#120527 Je pense que ce serait un régal de trouver un jour dans ma librairie un livre de Stéphane, qui ne parlerait pas de technique mais bien de vie. Un ouvrage destiné à enseigner sous la forme didactique, plutôt que technique : en bref un "Comme deux lacs tranquilles 2.0".
Mes félicitations, c'est très agréable à lire, et la lenteur du déroulement de l'histoire permet de mieux saisir quelques sentiments souvent considérés comme futiles, donc indispensables.
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By Stéphane
#120756 [size=150]Chapitre X : Aut amat aut odit mulier, nil est tertium[/size]

[img]http://www.spikeseduction.com/wp-content/uploads/2012/03/champ.gif[/img]

La serveuse montrait une courtoisie et un empressement surfaits qui ne laissaient aucun doute sur le mépris qu’elle nous portait, mais elle nous laissa choisir notre table. En bon rejeton de l’ex régime communiste, Vanessa n’intervenait jamais dans ce type de discussion, où elle prenait le parti de se fondre totalement et indistinctement en l’homme qu’elle accompagnait. Je choisis une table deux couverts qui la laissait jouir de la petite cheminée, puis commandai pour elle et moi une viande rouge à point. J’en mange rarement, mais j’aime voir une femme le faire. Les végétariens m’énervent, avec leur sentiment sournois de supériorité ; je n’ai aucun ami végétarien, et parmi les rares que j’ai connus, l’un est quasi obèse, l’autre n’a aucun goût et confondrait un oeuf avec un cornichon, et la dernière est frigide. Ingérer tout ou partie d’un autre être vivant est un acte de virilité symbolique, c’est le pont entre nos sens et le monde de la survie, qui rappelle que l’homme est toujours un loup pour quelqu'un d’autre, et une femme qui ne saurait se délecter du contact de la chair et du sang dans sa bouche présentera toujours, en dernière instance, une sexualité déficiente car dénuée de l’inépuisable source de plaisir qu’est la brutale bestialité.

Vanessa me demanda si j’aimais ce genre d’endroit et je répondis que ça dépendait avec qui. A la réflexion, je ne comprends toujours pas le sens de sa question, mais à l’impossible nul n’est tenu. L’ivoire de sa peau détonnait sur le jaune paille du mur comme des oeufs dans un nid et en la regardant me fixer de ses grands yeux vides je remarquais que son visage n’avait rien de vraiment ovale. Sa mâchoire tombait droit à l'aplomb de ses tempes et faisait de son visage un vaste et régulier carré. Sur cette surface plane, les deux éléments les plus dignes d’admiration étaient sans contestation sa bouche, qui avait le volume et l’aspect velouté d’un gros abricot à maturation, et ses yeux, dans lequel on n’aurait pu faire rentrer plus de bleu en vidant un encrier, mais qui restaient obstinément et désespérément vides de toute trace d’une quelconque affectation.

Nous étions les tout-derniers clients, mais la nourriture était soignée : saine, revigorante, excellente. J’avais commandé des tartes tatin en dessert et la chair fondante du fruit frais coulait au fond de moi gommer les traces de fatigue. La conduite de ma voiture me fatiguait, probablement en raison de l’usure avancée des pneumatiques qui rendait la tenue de route de plus en plus pointue sur les grandes courbes tendues entre les villages. Le dîner était maintenant terminé et j’en sentais le suc commencer de s’écouler lentement dans mon corps et d’en réchauffer les veines. L’addition atterrit sur la table en silence comme une soucoupe volante. Bien entendu Vanessa n’a pas cillé alors je l’ai faite disparaître sans la lire, dans l’espoir naïf que les gens soient plus honnêtes en province qu’à Paris.

Un instant plus tard, nous étions dehors, dans le silence ouaté des petits villages à la nuit tombée. Le moteur encore tiède de la voiture s’ébroua dans un cliquètement rauque et les premières respirations qu’il prit projetèrent de l’air doux dans l’habitable à travers les conduits d’aération toujours ouverts. Vanessa parlait maintenant calmement et régulièrement depuis la seconde moitié du dîner, mais s’interrompit quand je dépassai les 80 kilomètres par heure car le bruit augmentant, les efforts à déployer devenaient plus importants. Je soulageais alors un peu afin qu’elle reprît, ce qu’elle fît comme si rien ne s’était passé. Dans une tentative inutile de fuite en avant, j’entrepris de ralentir encore pour voir si elle parlerait encore plus mais non : nous avions donc calculé son débit maximal. Nous roulions alors aux environs de 40 kilomètres heure, le moteur assoupi aux alentours des 2000 tours par minute et dans cette odeur vague de cuir et d’essence je décidai d’éteindre les phares, puis de nous immobiliser et d’attendre.

Vanessa ôta la boucle de ma ceinture puis goba ce qui en sortit avec un bruit de succion. Le plaisir montait confusément mais sans éruption, et surtout sans joie. Je savourais ce que beaucoup d’autres hommes auraient payé pour obtenir et qu’elle faisait par plaisir, mais l’absence de cette fameuse fragilité éternellement associée à la féminité, cette absence de tout sentiment de connexion émotionnelle, de tout ce qui eut pu transcender l’union des chairs me ramenait au principe initial de réalité : si mon corps allait jouir, mon esprit pas du tout, et je n’avais pas besoin de me souvenir de Spinoza pour savoir que j’aurais toujours du mal à dissocier les deux.

Une crampe naissait et montait le long de mon membre. Même dans son réglage le plus bas, le siège laissait peu de marge aux ébats, même buccaux, et la scène devenait sinon pénible du moins inconfortable. Je tirai sur le loquet de la portière comme sur celui d’une issue de secours, puis sortis. Elle me devina et se dirigea silencieusement vers l’arrière de la voiture. Sur le coffre plat, elle se pencha, faisant de son corps une offrande charnelle dont le support était ses jambes tendues, écartées au sol de la largeur d’un compas. La nuit était noire en Diable et il faisait froid, aussi voulais-je me dépêcher mais la complexité inouïe de ses sous-vêtements me freinait en même temps qu’elle m’attisait. Quand j’entrai enfin en elle, la chaleur de son conduit souple et étroit m’arracha cette jouissance tant recherchée que je finissais par expectorer sur l’herbe du talus.

Le moteur encore chaud s’ébrouait et projetait de l’air tiède pendant que nous reprenions la route qui menait à la maison.

A suivre
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By Léo
#120761 Oooh, celui ci, est magique, c'est comme un milliers de frissons qui nous parcourent de ligne en ligne.. :oops: J'ai à la fois hâte et peur de connaître le dénouement, tant cette histoire est bien racontée.
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By isador
#120772 [quote]Ingérer tout ou partie d’un autre être vivant est un acte de virilité symbolique, c’est le pont entre nos sens et le monde de la survie, qui rappelle que l’homme est toujours un loup pour quelqu'un d’autre
:D
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By Stéphane
#120860 [size=150]Chapitre XI :In vacuo[/size]


[img]http://img17.imageshack.us/img17/3546/tumblrltxdulvb7a1qa8vdg.jpg[/img]


La nuit est dense, à la campagne : quand nous arrivâmes, tout était noir en Diable. Vanessa me précédait à pas de loup dans l’escalier qui sentait le sapin huilé. Elle commença de se déshabiller dans le couloir puis, quand la clef eut dénoué la serrure, se dirigea vers la douche comme chez elle. Les cinq minutes règlementaires passées, elle se sécha méticuleusement jusqu’aux orteils et le spectacle de ses lourdes mamelles livrées à la seule gravité qui se mouvaient dans le vide, mesurant l'élasticité de la peau, me faisait l’effet d’un stroboscope. Quelques minutes plus tard, anesthésié, je dormais.

Vers cinq heures du matin le silence me réveilla. J’avais oublié de fermer les volets et dehors la plaine dégorgeait la brume qu’elle avait bue pendant la nuit. Ce n’était pas féérique, non, juste des bandes de rosée grises et roses sur le sol vallonné dont ne surnageaient que deux ou trois haies de bois. Calfeutrée dans le lit, la boule de chair chaude dormait profondément - je n’ai pas assisté à cette scène très souvent. Ses flancs se dilataient et se rétractaient au rythme de sa respiration comme les chiens qui ont bien couru. Je trouvaio malin de sortir un beau livre de la bibliothèque mais encore fatigué je ne pûs rien comprendre de ce que je lisais alors je renonçai et retournai me coucher.

Quand je me réveillai, l’eau coulait abondamment et je crus brièvement à une inondation mais c’était Vanessa dans la pièce d’à côté qui se lavait encore une fois. J’en déduis que nous avions dû copuler pendant la nuit sans que je m’en souvienne, puis descendis au petit déjeuner où trônaient sur la table des confitures maison qui me firent tout oublier : Vanessa, ses lavements perpétuels (qu’avait-elle dans la peau pour ressentir le besoin irrépressible de se la récurer comme ça), tout ce qu’elle ne disait pas, et même ce qu’elle disait volontiers). Il est d’ailleurs temps que je vous en parle un peu. Parmi les sujets dont parlait Vanessa sans trop se faire prier, il y avait les fameuses «soirées», rangées sous le dénominatif anglo-saxon de «party». Dans la bouche d’une party girl, une «party» - dansante ou pas - désigne toute réunion d’un groupe de personnes, d’une source de musique (généralement électronique, répétitive et binaire), et d’une quantité suffisante d’alcool ou d’un narcotique quelconque. Combinant à la fois très mauvaise hygiène de vie, parfaite vacuité (on n’y apprend jamais rien, sinon à lire sur les lèvres) et outrancière comédie sociale, ces performances post modernes servent pour toute une population d’attardés de pont entre leurs jours inutiles, qu’ils feraient d’ailleurs mieux d’abréger une fois pour toute au lieu d’y aller à petit feu. Quand elle ne travaillait pas, Vanessa et son cercle d’amis se rendaient donc à des «parties» planifiées dans le 8ème arrondissement, entre l’avenue Georges V et la place de l’étoile, où ils côtoyaient dans une forêt de décibels d’autres adeptes de «parties» venus passer la nuit en dehors de chez eux. Je me plaisais à imaginer qu’à défaut de pouvoir se parler (comment faites-vous au juste pour parler à votre interlocuteur au-delà de 100 db de bruit ambiant ?), ils avaient peut-être développé d’autres moyens de se saluer au passage, comme les chauffeurs de bus et se tendent la main par la fenêtre de leur cabine. Une semaine bien remplie pouvait compter jusqu’à 6 ou 7 «parties», dont il semblait difficile a posteriori de retracer le contenu, mais dont on imaginait qu’elles s’étaient bien ou mal déroulées selon le descriptif dont elles héritaient sur Facebook le lendemain. Les voyages faisaient également partie des sujets sur lesquels il était aisé d’obtenir de Vanessa qu’elle parlât, à condition de ne pas lui demander exactement qui l’accompagnait où ce qu’elle y faisait, des questions immédiatement sanctionnées par (respectivement) les immuables réponses : «with friends» et «just visiting». A bien y réfléchir, ce n’était qu’un demi-mensonge : en effet, elle «visitait» sa vie, ne faisait qu’y passer, sans qu’il soit possible de déchiffrer d’où elle venait et où elle retournerait ceci fait.

Elle entra dans la pièce du petit déjeuner vêtue et maquillée, puis s’assît sans me toucher. Elle ouvrit un yoghourt au lait entier en évitant soigneusement leurs cousins allégés, ce qui m’a rappelé que j’aimais la voir manger. Je sortis dans le jardin, à la fois par curiosité et pour m’étendre au soleil, où elle me rejoignit. Assise sur les pierres tièdes, elle se laissa aller et les paroles qui s’écoulèrent furent des gentillesses dont mon ego fût à la fois surpris et touché. Elle dût s’interrompre quand mon téléphone sonna : c’était mon client qui demandait à ce que je lui confirme l’adresse du rendez-vous pour son relooking. Je la pris par le bras, l’embrassa et nous primes la route.

Les lignes droites succédaient aux lignes droites et en passant la cinquième vitesse je me vis le compteur indiquer 180 kilomètres par heure. Je la regardai, inquiet qu’elle réalisât, et elle se contenta de sourire en ajoutant : «fas-ter». J’écrasai l’accélérateur en songeant à ce que ratent ceux pour qui conduire un cabriolet à vive allure se réduit à brasser du vent. Créer et jouir des fruits de sa création ne servent, en dernière instance, qu’à brasser le vent, et c’est bien ainsi. Bien mieux en tous cas que brasser du vent en prétendant créer pour mieux jouir de la création des autres, ce que font tous ceux qui se branlent en me lisant puis m’écrivent des mails insultants en disant que mes histoires ne servent à rien. Lâchez-moi les charentaises, écrivez-en autant, et allez vous faire un tilleul.

In vacuo.
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By Stéphane
#120875 [quote="Gin"]Mais, qu'est ce qui t'as séduit chez cette fille, mise sà part sa plastique ?

Tu le sauras au chapitre suivant (et accessoirement le dernier de la saison I)