Vos soirées, rendez-vous, aventures, etc.

Modérateurs: animal, Léo

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By Stéphane
#132999 Au sujet des strip-teaseuses, charmeuses et autres actrices x :

http://www.spikeseduction.com/livres-fi ... freux.html
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By Stéphane
#133611 Je vais reprendre l'écriture. Vous préférez la suite de l'histoire avec Agata ou bien celle de Vanessa ?
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By Stéphane
#133619 Oh vous faites chier, je l'aime pas celle là, ça m'énerve rien que d'y repenser ;)
By Geist
#133689 [quote="Stéphane"]Oh vous faites chier, je l'aime pas celle là, ça m'énerve rien que d'y repenser ;)
Je suis certain qu'on peut trouver des tas de gens considérables qui t'affirmeront que l'art, la littérature, ou quoi que tu fais quand tu écris, ne peut provenir que que l'énervement, de la peine, ou quoi que cette histoire te fasse. (Le défaut d'omniscience m'est pénible ce soir. Aussi pénible que les périphrases qu'il force.)
Et tout autant qui prétendront avec le même aplomb que ça ne peut venir que du plaisir ou de la joie, mais je ne suis pas d'accord, alors ils ne doivent pas avoir raison.

Ah, et plus un pour Vanessa.
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By Makk
#158474 [quote="Stéphane"][size=150]Chapitre VII : nuits blanches, masque noir[/size]
il valait mieux pour moi déguerpir avant le désastre. C’est ce que je fis sans trop de mal ; les ruptures endurcissent, j’avais déjà pris cette saine habitude de quitter des femmes que j’aimais

Merci pour cette pépite, elle est rassurante quand on passe par la même situation.
On mesure son chemin auprès de Stéphane quand on se reconnaît dans ses phrases que seul l'expérience de la situation permet de vraiment comprendre (en soi)
By Estrelinha
#159349 Stephane, je viens de decouvrir la serie des aventures de Vanessa et j'ai ete epoustoufle par la qualite stylistique et dramatique de ce recit. Quelque soient les raisons de ton interet pour cette femme, elles sont legitimees par la beaute de leur fruit: cette histoire.
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By Stéphane
#167674 La saison 2 (et dernière) est prête...

...et sera diffusée en simultané avec l'ultime saison de Mad Men :mrgreen:
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By Stéphane
#167772 Jeu : des paroles de chanson se cachent dans ce texte. Un livre dédicacé au premier à les reconnaître.

[img]http://www.spikeseduction.com/wp-content/uploads/2015/03/immondizia.gif[/img]

[size=150]Saison II : immondizia[/size]
[size=125]Chapitre i[/size]

6 mois avaient passé sans nouvelles.

Il y avait bien eu un - ou deux, je ne sais plus - messages d'étonnement, le lendemain, sur le social network qu'elle et ses consoeurs fréquentent assidument, mais à leur sincérité je n'avais jamais cru.

En dépit de l'évidence avec laquelle ce constat s'impose à moi aujourd'hui, je restais à l'époque prisonnier de la grille de lecture binaire d'un sociologue d'autorité qui, de femmes, ne semble avoir connu que la sienne : Goffman. Auprès de lui j'avais appris que le monde des comportements, tous les comportements, devait forcément se plier à une catégorisation en deux placards bien distincts. Primo, celui du vrai, où les représentations sont considérées comme dénuées d'intentions, les gens répondant spontanément aux stimuli de la situation. Secondo, celle des comportements simulés, mensongers puisqu'il n'existe aucune réalité à laquelle ils pourraient apporter une réponse.

Si Goffman avait connu Vanessa comme moi, s'il s'était retrouvé prisonnier complice de son corps humide et parfumé comme les marins de ces tripots clandestins où se concentrent le vice, s'il avait léché le duvet blond dont perlait ses gouttes salées de sueur pendant l'amour, s'il avait connu Vanessa dis-je, tout comme moi elle l'eût privé du sommeil où semble s'être interrompue l'aventure de sa réflexion. Et elle lui eût fait péter sa grille de lecture en mille fragments épars, ventilée façon puzzle. Quand n'existe aucune réalité à laquelle répondent les comportements, les gens se la fabriquent, avec moulte créativité, un relatif talent et beaucoup de persévérance*. Comme les comédiens et autres femmes de scène, les Vanessa doivent croire sans défaillir à l'absolue réalité de leurs mensonges pour se dispenser de ressentir les émotions des sentiments qu'elles interprètent. L'essentiel de l'intrigante est de laisser croire à la spontanéité de ses dires, actes et réactions. Telle est la place de la sincérité dans la construction d'une vie basée sur l'apparence et les faveurs d'autrui.

Comme d'habitude, l'hiver de Paris, sans jamais atteindre la puissance évocatrice et mobilisatrice du grand Nord, avait été trop long. Pendant 6 mois sans discontinuer, un vent scélérat s'était frayé un passage sous les habits les plus tenaces, et plongé le bassin entier dans une brume atone. Tout projet, tout déplacement allait sentir le printemps, et je décidai d'accepter par anticipation toute sollicitation visant à décamper. Celle-ci allait survenir quelques semaines plus tard, et me mener dans un pays dont la simple idée d'interminables dimanches au bord des lacs immobiles évoque la plus profonde neurasthénie. Il s'agit, vous l'aurez deviné, de [url=http://www.spikeseduction.com/forum/nos-amis-les-suisses-le-2eme-topic-qui-sert-a-rien-vt11162.html]la Suisse[/url].

Par un email laconique, un ami m'informait de l'aboutissement d'un de ses projets en cours : l'ouverture d'une discothèque à la frontière transalpine. L'accouchement avait semble t-il été somptueux et, quelques semaines à peine après l'ouverture, le lieu faisait salle comble et des locaux traversaient le canton (voire la frontière) pour y dépenser leur salaire de la semaine en alcools et farines légères. Ces gens-là ont tout ce qu'ils veulent. C'est alors que je m'inventais un défi supplémentaire : ne pas me rendre seul à son invitation. Que je venais d'accepter. La chronologie exacte peut par endroits faire défaut à ce récit, j'ai la mémoire comme l'intelligence : sa face émotionnelle l'emporte sur sa jumelle rationnelle.

Pour vous faire un status report de ma vie sexuelle à l'époque, nous la qualifierons, avec un certain conservatisme, de "variée". Ce qui signifiait donc, les plus fins observateurs l'auront deviné, que ma vie émotionnelle était inexistante. L'année précédente, j'avais quitté une femme que j'aimais beaucoup mais dont la particularité était d'entretenir avec le réel l'exact type de relation qu'ont les chats à l'eau froide, en deux mots une artiste. Ou du moins une personne auto-proclamée artiste, comme bien souvent, par refus et déni des rapports économiques abjects du monde du travail, qui persistent à exiger des gens un effort régulier, en vue de produire un résultat mesurable, et ce en échange d'une rétribution appelée "salaire".

Je n'étais donc pas démuni devant le choix d'une accompagnatrice. A la réflexion, j'aurais même pu y aller tout seul ; mais justement, je n'ai pas vraiment réfléchi. On repense souvent aux gens comme à des "vignettes", encadrés d'une image-contexte qui semble être leur élément naturel. Or la discothèque, avec ses obscurités violentes, ses musiques binaires, ses rites comportementaux mâles et femelles réunis, de qui donc la discothèque est-elle l'élément naturel sinon d'une strip-teaseuse, d'une escorte, ou de toute autre demi-pute ?

Dans ces lieux où le plus gros de la foule ne se voit ni ne s'entend, elles n'ont même plus à feindre l'affection. Telle est la place de la sincérité dans la construction d'un lieu basé sur l'échange de l'apparence des uns et des faveurs des autres, Goffman. C'était décidé, je me rendrais à cette soirée avec Vanessa, ou bien tout seul. Nulle autre ne logeait adéquatement dans mon anticipation inconsciente d'un week-end de la sorte. Bien entendu, cette perspective ne tenait en rien lieu de retrouvailles, encore moins de réconciliation. Seul résidait, déplumée de tout apparat, l'idée de l'accompagnement d'un homme à un événement festif par une femme dont celui-ci savait, avec la tranquillité que seule confère une absolue certitude, qu'elle viendrait parfaitement fardée, apprêtée, et équipée. La lingerie n'est jamais aussi belle qu'hors de chez soi, et pour un homme qui n'est pas le sien.

A suivre.

* "Les gens vivent dans l'unique monde qu'ils peuvent comprendre", séminaire [url=http://www.spikeseduction.com/actualite/19022_comprendre-les-gens.html]comprendre les gens[/url], partie 3