Cadeau 1

Ben Sidran, You gotta serve somebody (il y aura toujours quelqu’un au dessus de vous)

Refrain :

You may be an ambassador to England or France
You may like to gamble, you might like to dance
You may be the heavyweight champion of the world
You may be a socialite with a long string of pearls.

But you’re gonna have to serve somebody, yes indeed
You’re gonna have to serve somebody,
It may be the devil or it may be the Lord
But you’re gonna have to serve somebody.

Cadeau 2

Le texte du Divan, d’Edmond de Rostand, tiré de ses Musardises

Quand on est couché sur le divan bas, devant la fenêtre,
C’est délicieux, car on ne voit pas où l’on peut bien être.
Mollement couché, les coussins au dos, on goûte une joie,
On ne voit plus rien entre les rideaux, que le ciel de soie.
Ni sordides murs, ni sommets, ni toits d’arbres de décembre.
Mais on revoit tout sitôt qu’on se met debout dans la chambre.
Dès qu’on est debout, on revoit la cour de zinc et d’asphalte,
Tout ce qui soudain, quand le rêve court vient lui dire : « halte » !
L’envers des maisons, le luxe à prix réduit, gaz, tuyautages,
Et l’affreux vitrail se reproduit, à tous les étages.
Dès qu’on est debout, on voit brusquement tout ça reparaître,
On s’étend, plus rien que du firmament dans une fenêtre.
C’est pourquoi, souvent quand je me sens las de vulgaire vie
Durant tout un jour sur le divan bas, je rêve et j’oublie.
Et j’aime rester immobile sur le vieux divan rouge,
Sachant qu’on détruit le carré d’azur aussitôt que l’on bouge.
Et je n’aperçois que du bleu, du bleu, du bleu dans la baie.
Le soleil y vient, une heure, y faire sa flambée.
Puis, le carré bleu pâlit vers le soir,
Prend un vert turquoise.
Puis il s’assombrit, devient presque noir comme une ardoise,
Et de signes clairs partout la criblant, l’invisible craie
Vient couvrir alors d’algèbre tremblant l’ardoise sacrée.
Oh, ne pas bouger, ne pas faire un pas vers cette fenêtre,
Croire que la cour affreuse n’est pas, ne peut pas être.
Oh, dire au tableau, je ne te permets que ce qui s’étoile,
Se placer toujours pour ne voir jamais le bas de la toile.
Ce serait trop beau, ne pas lire tout,
Choisir dans le livre, mais on ne peut pas, sans être debout,
On ne peut pas vivre.
Ce qu’il faut pouvoir,
Ce qu’il faut savoir,
C’est garder son rêve,
C’est se faire un ciel qu’on puisse encore voir.
Lorsqu’on se lève ;
C’est avoir des yeux qui voyant le laid, voient le beau quand même.
C’est savoir rester parmi ceux qu’on hait, avec ceux qu’on aime.
Ce qu’il faut, c’est voir au-dessous d’un toit, d’une cheminée,
Au-dessus de moi, au-dessus de toi, d’une humble journée,
D’un coin de Paris,
C’est cela qu’il faut,
Car c’est difficile,
Un ciel pur, un ciel haut,
Aussi haut qu’un coin de Sicile.

13 commentaires

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  • Je m’appelle Cédric,
    je ne suis pas régulier sur ce site, je viens très rarement.
    J’ai participé à un atelier en 2007 avec Alexandre.
    Alexandre : Merci pour ce que tu m’as transmis.
    Bon courage et bon rétablissement !

  • Le son est en mono sur la voie de gauche uniquement, rien sur la droite, et je n’utilise qu’un seul écouteur au boulot, celui de gauche justement (l’autre ne fonctionne plus)… voila pourquoi.

  • d’autres vidéos fonctionnent sur d’autres onglets sans rien toucher à la config, donc si.

  • J’avais fait un atelier classic avec Alexandre il y a quelques années.

    Je lui souhaite tous mes vœux de bon rétablissement et le remercie encore pour tous ce qu’il m’a apporté.

  • « La vraie intelligence sociale n’est pas de croire béatement vivre dans un monde sans limite, ni qu’il est possible de réécrire toutes les règles du jeu à sa guise : c’est de trouver sa liberté au milieu des contraintes imposées par l’existence. »

    Je crois qu’à elle seule, cette phrase résume de façon claire le fonctionnement de la vie et de nos société. J’aurais gagné pas mal d’années dans ma vie si j’avais pu prendre connaissance et surtout conscience de cette affirmation qui me parait maintenant comme une évidence.

    Ah merde, j’espère que ça va avec Alexandre: bon rétablissement!

  • Hâte d’y être aussi et merci pour les recommandations.

    Clin d’oeil à Alexandre même si je n’ai pas eu le plaisir de le rencontrer !

  • On complète la palette, avec la valeur ajoutée que l’on connait. Impatient donc !

    Et également un bon rétablissement pour Alexandre.

  • Séminaire qui s’annonce extrêmement bien !

    Bon rétablissement pour Alexandre ;)